Samedi saint, aujourd’hui, grand silence sur la terre
Le temps du samedi saint, pour vide et
silencieux qu’il soit, n’est pas le moment d’un temps perdu, vain : c’est
le temps de l’espérance. Nous laissons retentir en nous l’interrogation de St
Paul « Mort, où est ta
victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon » (1 Co 15,55). Le samedi saint qui fait place au silence et
à l’attente est école du désir. Je vous propose des extraits d’une méditation
du Père Gilles Drouin, directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie à la Catho
de Paris qui fait le lien entre le silence du samedi saint et ce que nous
vivons en ce temps de confinement.
Gilbert
Aujourd’hui grand silence sur la terre.
Silence dans les rues de nos villes, silence sur les places de nos villages,
silence sous les préaux des écoles, silence dans les allées de nos cimetières…
Pour les croyants que nous essayons d’être,
le samedi saint peut être une ressource spirituelle en ces temps de silence…car
il n’est pas un entre deux, une sorte de blanc entre l’intensité dramatique du
vendredi saint et le retour de la joie dans la nuit de Pâques. Il n’est pas une
parenthèse vide… Ce qui se passe est caché mais en même temps décisif, c’est
l’œuvre souterraine, fondamentale, radicale du salut. Le seul combat qui
compte, la seule victoire qui vaille, et que le Christ remporte, tout en bas,
dans le silence.
Que se passe-t-il ? Ces jours sont des
jours de grand silence sur la terre. Il est possible que le grand et saint
samedi nous aide à les vivre comme il se doit, en profondeur, y compris dans
l’absence douloureuse du rassemblement eucharistique Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Le
samedi saint nous apprend à goûter dans le creux de son absence, à une présence
qui pour être cachée n’en est pas moins réelle et radicale, à la racine…
Découvrir que l’absence, le manque, jusqu’au
manque eucharistique, tellement étrange, tellement rude pour les catholiques
que nous sommes, peut révéler, en creux, la présence agissante de Celui qui ne
dort jamais, qui travaille sans cesse. Confiné, mais actif au plus infecté de
nos cœurs. En bas, tout en bas, au fond !
Redécouvrir que la charité, la belle et bonne
charité si chère à Péguy (qui ne pouvait pas communier) demeure toujours
accessible, jamais confinée et vivre dans l’intériorité et la charité ce long
samedi jusqu’au jour dont la venue est aussi certaine et lumineuse qu’une belle
aurore pascale. »
Merci
RépondreSupprimerEt Bonnes Fetes de Pâques à vous
Joséphine, Philippe et Vincent Genthialon