samedi 4 avril 2020

P. Pierre Lathuilière : prière pour un temps de confinement


Prière pour un temps de confinement

Seigneur Jésus Christ, je viens vers Toi, les mains ouvertes.
J’ai bien pris soin de les laver à l’eau savonnée pour qu’aucun virus n’y vienne s’installer.
Rien, dans ces mains, sinon l’attente de ces jours parfois un peu lourds, parfois traversés d’espérance.
Que ces mains, Seigneur, puissent un jour à nouveau porter les signes de Ton amour aux autres. Je Te le demande à Toi qui a su toucher notre humanité et T’es laissé toucher par elle.
Quand je vois Tes propres mains percées, marquées pour toujours par le don de Ta vie, quand je vois comment auparavant elles avaient osé toucher la mort, le cercueil du fils de la veuve de Naïm ou la fille endormie du chef de la synagogue, je vois cette espérance qui me manquait grandir en moi.
Merci, Seigneur.

Seigneur Jésus Christ, je viens vers Toi en ayant pris distance avec tous mes frères et sœurs.
Au moins un mètre, nous est-il recommandé.
Il T’est arrivé à toi aussi de prendre distance, en demandant par exemple à Pierre de Te prendre dans sa barque pour pouvoir parler à la foule sur la rive. En allant prier seul au soir de Ton arrestation au Jardin des Oliviers. En demandant à Marie-Madeleine de ne pas te toucher au jardin de Pâques.
Cette distance là nous enseigne à mettre de la délicatesse, du doigté, du tact devant les réalités importantes de la vie, quand elles nous dépassent.
Aujourd’hui où nous devons prendre distance, Seigneur, continue de nous apprendre demain la bonne mesure dans nos relations avec les autres. Merci, Seigneur.

Seigneur Jésus Christ, Tu nous as dit : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » Nous nous en rendons bien compte en ces jours où nous sommes priés d’éternuer sur nous-mêmes. Nous ne voulons pas porter tort à notre prochain et nous ne voulons pas qu’il nous porte tort.
Etrange moment où nous sommes : suis-je contaminé ? suis-je contaminant ? Je ne sais.
Mais, Seigneur, tu nous montres ainsi combien nous restons fragiles et faibles, porteurs potentiels du pire comme du meilleur, et que nous devons donc veiller à ce qui nous habite.
Toi, Seigneur, sors-nous de la désespérance sur nous-mêmes. Toi qui as su et sais encore nous révéler le meilleur de notre humanité, purifie-nous encore. Merci, Seigneur.

Seigneur Jésus-Christ, voici que nous recevons de multiples manières la consigne de rester chez nous. Nous sommes sûrs que cela te fait sourire, car tu nous as recommandés de le faire parfois, peut-être pas aussi longtemps que ce qui nous attend. Encore que quarante jours et quarante nuits au désert, c’est pas mal. Mais cette recommandation que nous avons réentendue au début de notre carême : « Pour toi, quand tu veux prier, entre ta chambre la plus retirée… » sonne étrangement : nous sommes retirés chez nous, peut-être sans avoir cherché à prier, peut-être en ayant pris soin de nous fuir nous-mêmes.
Mais voilà, nous sommes devant Toi et Ton Esprit nous donne de Te prier.
Merci, Seigneur.
P. Pierre Lathuilière, 31 mars 2020

5 commentaires:

  1. En cette semaine de Pâques si singulière qui nous fait cheminer différemment, quel plaisir de vous retrouver avec cette prière...
    Alleluia Pierre!

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour cette prière pleine d'humour.

    RépondreSupprimer
  3. Bonnes Fêtes de Pâques (malgré les circonstances)
    Joséphine, Philippe et Vincent Genthialon

    RépondreSupprimer