jeudi 16 décembre 2021

Père Eric de Nattes : ‘’Le peuple était en attente ! Que devons-nous faire ?’’ (homélie du 3e dimanche de l'Avent, année C)

Toute la foule, des publicains et même des soldats viennent écouter Jean-Baptiste, parti dans le désert. Pourquoi ? Le texte nous le dit : ‘’le peuple était en attente.’’

Le peuple sentait bien que quelque-chose devait bouger, changer. Ne trouvez pas que l’on sent aussi, dans un contexte différent, ces attentes ? Que ce n’est plus possible. Toute cette misère, cette colère qui s’accumule, cette injustice, ce fossé entre les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, cette planète qui part à la dérive et ces flux migratoires qui manifestent une misère de masse… Il faut croire que Jean-Baptiste savait parler aux cœurs en attente.

Alors le peuple pose la question : ‘’que devons-nous faire ?’’ Oui, ce n’est pas un geste symbolique de purification qui va tout changer si je ne change pas moi. Si je ne bouge pas, moi ; si je ne me mets pas concrètement à l’œuvre, moi ; bref si je ne me convertis pas, si je ne vis pas un baptême de conversion… sinon, cela voudrait dire que je fais partie du peuple immense des indignés de tout, mais qui ne bougeront jamais sur rien.

-      Je suis en attente d’une planète dont on prenne soin et qui soit verte et vivante. Mais moi, je consomme autrement ? Mais moi, je prends conscience de mes déchets  et comment ? Cela change quoi dans ma vie ? Concrètement ? Vers de la simplification. Ou bien je continue de consommer et de vivre comme avant tout en m’indignant ?

-      Je suis en attente d’une économie mondiale qui ne laisse plus sur le bord de la route des millions et des millions de personnes. Que chacun vive dignement et de son travail et non pas d’une accumulation d’aides qui deviennent humiliantes. Suis-je prêt à revoir la voilure de mes propres intérêts, de mon confort de vie ?

-      Je suis en attente d’un monde où cesse la domination du plus fort, la terreur du dominant. Mais moi, j’écoute les autres sans violence, dans un souci de dialogue, certain que la vérité va germer de cette bienveillance réciproque : dans ma famille, mon voisinage, mon travail, à l’école, etc … Mais moi, je me cultive, je lis, au lieu de répéter ce que te disent des réseaux sociaux où je ne sais jamais qui parle ?

Etc etc…

Alors est-ce que cela suffit ? Non, sans doute pas. Mais cela prépare à ce qui vient. Moi je vous baptise dans l’eau. Je vous demande une purification, une autre façon de penser le monde et vos rapports entre vous, et votre économie, et votre lien à la planète, et de vous corriger de vos violences, de vos jugements. Alors, celui qui baptise dans le feu et l’Esprit Saint pourra venir et sa parole prendra chair en vous. Alors, ce qui est en vous, mais comme étouffé, le don de Dieu, sa vie puissante, prendra sa place. Et le Royaume s’approchera.

Un temps de l’Avent pour une Église qui entre en démarche synodale ! Il faut se faire écoute de nos attentes et de celle des autres. Recueillir tout cela et le partager. Et sans attendre de réponse des autres, convertir ce qui peut et doit déjà l’être en moi.

En ce dimanche, Seigneur, je te demande la grâce de me faire passer de l’inquiétude à la confiance ; de la peur à l’assurance ; de la tristesse à la joie de savoir que tu viens, toujours, dans chaque vie et dans l’histoire.

Chantal Defélix : commentaire de l'Évangile du deuxième dimanche de l'Avent , année C

 Année 28 de notre ère. Le Jourdain coule comme il peut au milieu des cailloux, sous un soleil de plomb. Une longue file de gens attend son tour. On y reconnaît des collecteurs de taxes, des militaires, ce genre de personnes qu’on déteste pour leur collusion avec l’occupant romain. Ils viennent se faire baptiser par Jean, le fils de Zacharie.

Pourtant, il n’a rien qui attire, ce Jean : à moitié ermite, vêtu comme un sauvage, il crie que la fin du monde est imminente, avec son feu destructeur, et que la colère de Dieu va s’abattre sur les pécheurs de son peuple.  Dans la lignée des prophètes d’Israël, Jean est le dernier, le plus flamboyant.

Seulement voilà, il crie, mais en même temps il propose un moyen d’échapper au Jugement final : reconnaître ses péchés, s’engager à mener une vie nouvelle et meilleure, et plonger dans l’eau. Ce baptême anticipe, garantit en quelque sorte, symboliquement, le pardon que l’Esprit Saint accomplira au dernier jour, lorsqu’il sera répandu comme de l’eau, selon la promesse du prophète Joël.

Et s’ils sont si nombreux à se presser au bord du Jourdain, tous ces gens aux mains impures, c’est que le pardon leur est inaccessible. Il faudrait pour cela offrir un sacrifice au Temple de Jérusalem, mais comment accéder au Temple avec des mains impures ?

Jean, ce fils de prêtre, a rompu avec les traditions de son milieu et au désert, il prépare un avenir pour ceux qui n’en avaient pas.

Jésus ne serait pas advenu ce qu’il a été sans la rencontre de Jean. Le baptême au Jourdain sera le point de départ de sa vocation. Lui aussi prêchera la venue imminente du Royaume, lui aussi exhortera à se convertir, lui aussi annoncera un pardon à la portée de tous, moyennant la conversion du cœur. Mais ce ne sera plus la colère contre les pécheurs qui dominera, mais l’avènement d’un salut joyeux. Dieu ne sera plus seulement proche, il sera là ; et c’est un Dieu d’accueil et de miséricorde.

Alors, a-t-il quelque chose à nous dire, aujourd’hui, ce prédicateur de la fin des temps ?

Personnellement, je vois deux aspects de son activité ou de sa vie susceptibles de nous rejoindre en ce temps de l’Avent, alors que justement nous préparons notre cœur à une venue renouvelée de Dieu parmi nous.

Jean est une voix qui crie dans le désert. Apparemment, cette voix est destinée à se perdre dans le sable et le vent. Comme la nôtre, souvent, dans l’indifférence de notre société. On fait ce qu’on peut, on sème des graines d’Evangile, mais le dépit n’est pas loin : à quoi bon ? A quoi bon envoyer plus d’une centaine d’invitation à une rencontre d’éveil à la foi et n’obtenir que trois réponses ? A quoi bon mettre ses enfants sur le chemin de la foi et constater, une génération après, que ses petits-enfants ne sont même plus baptisés ? Pourtant, « tout être vivant verra le salut de Dieu » : c’est cela que criait Jean-Baptiste dans le désert de Judée. C’est cela que nous crions aujourd’hui dans une autre forme de désert. Cette parole est notre lumière et notre espérance. Jean Baptiste nous remet dans l’axe, celui du Christ qui vient. Il sait bien, lui, que le désert est le lieu de l’inattendu, de la rencontre vraie avec Dieu, et de la joie des pauvres.

Et puis, Jean a payé de sa vie son intrusion téméraire dans les affaires des puissants : il a péri de mort violente, victime d’Hérode Antipas, à qui il reprochait son inconduite. Il est mort avant de voir Jésus déployer sa mission. Lui qui pressentait la venue du Royaume, il ne l’a pas touchée. Lui qui annonçait un « plus fort que lui », il n’a pas le temps de le suivre. Alors je me dis qu’il peut être le compagnon de tous ceux et celles qui portent un rêve et ne le verront pas s’accomplir de leur vivant. Je pense à ma mère, emportée par un cancer et qui disait : ‘J’aurais tant voulu voir grandir mes petits-enfants’. Je pense à ces migrants qui font naufrage à quelques mètres de la côte. Je pense à mon rêve d’une Eglise différente, est-ce que je la verrai un jour ? Tous nos cris qui semblent perdus, ils sont le cri de Jean-Baptiste. Et sa mort n’a pas été la fin de son rêve. Jésus vient. « Tout homme verra le salut de Dieu ».

vendredi 10 décembre 2021

Père Eric de Nattes : Une Église synodale ? On s’interroge. Marie, figure de l’Église. Comment cheminer avec elle ? Qu’indique-t-elle ? Faire route avec elle… (homélie du 8 décembre 2021)

 8 décembre 2021 Immaculée Conception

Une Église synodale ? On s’interroge. Marie, figure de l’Église. Comment cheminer avec elle ? Qu’indique-t-elle ? Faire route avec elle…

-      ‘’L’Esprit Saint viendra et te couvrira de son ombre.’’ Marie vit sous l’ombre de la puissance de l’Esprit. Vivre à l’ombre de l’Esprit, ce n’est pas chanter, vite fait, un refrain à l’Esprit-Saint et passer ensuite aux choses sérieuses : l’ordre du jour de la réforme de la vie de l’Église. Faire silence et écouter, s’écouter les uns les autres pour que le Verbe, qui est bien plus profond que tous nos mots déjà préparés, puisse prendre chair. Une Église synodale se place au souffle de l’Esprit dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. ‘’On ne sait…’’ ce qui signifie que si l’on a déjà des modèles dans les cartons, des projets pour que ça marche, une organisation à défendre, alors ce sera un relooking, une opération cosmétique. Se laisser déconcerter et mener par l’Esprit. Ne plus savoir, et l’accepter. Une Église synodale, à l’image de Marie, est spirituelle, d’abord et avant toute chose. C’est déjà cela, qu’elle peut donner au monde. Alors elle pourra devenir, à Nazareth, la maison du discernement et pas la citadelle de la doctrine.

-      ‘’Marie gardait tous ces événements dans son cœur et les méditait’’. Une Église synodale, mariale, médite en profondeur les événements qui surgissent (ce sont nos maîtres disait E. Mounier) sans se lamenter, mais pour y décrypter l’œuvre de Dieu, ses appels, au cœur des chemins sinueux, complexes. Elle ne passe pas son temps à condamner un monde qui ne fonctionne pas comme elle le voudrait ou qu’elle ne comprend plus. Elle sait que l’Esprit le travaille, alors elle médite.

-      ‘’Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?’’ Une Église synodale mariale se réjouit de la fécondité des autres, même et surtout là où tout semblait stérile. Elle ne désespère pas. Elle ne vient pas étaler sa joie à elle et sa fécondité à elle. Elle s’empresse auprès de ce qui naît. Elle ne cherche pas à prendre le contrôle de la vie des autres et de la société. Elle ne le fait pas parce qu’elle n’a pas peur et qu’elle sait que Dieu la précède partout et qu’il est à l’œuvre au cœur de ce monde.

-      ‘’L’enfant redescendit avec Marie et Joseph à Nazareth, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce.’’ 3 années, peut-être, au grand maximum, de vie publique et 30 années dont on ne sait rien, sinon que la croissance s’est faite là, à Nazareth. L’Église synodale, mariale, fait route dans le quotidien de la vie des hommes. Elle n’a pas l’inquiétude des stars qui doivent exister sous les feux de la rampe médiatique. Elle sait que ce qui grandit est fragile et nécessite de l’attention, dans le silence. À Nazareth on aime entrer dans sa maison même si on ne va pas à la synagogue et pas encore dans l’église. C’est là que l’Église synodale mariale a appris à écouter les gens, leurs chemins de vie, leurs chutes et leurs renaissances, de quoi ils ont vraiment besoin. Elle n’a pas de produits tout prêts en boutique.

-      ‘’Faites tout ce qu’il vous dira.’’ L’Église synodale mariale fait route avec ce fils déconcertant, lui qui ne suit pas sa famille à l’âge de 12 ans déjà, pour demeurer chez son Père. Lui qui dira avoir pour famille tout personne qui écoute la Parole de Dieu et qui la met en pratique. Lui qui fera bon accueil à des publicains, des prostituées et des pécheurs : étrange album de famille de cabossés de l’existence mais dont le cœur a recommencé à battre auprès de ce Fils sur lequel l’Église ne peut jamais mettre la main car c’est lui qui la conduit. Il est la joie du Père.

-      ‘’Tu auras le cœur transpercé par un glaive.’’ Oui, l’Église synodale, mariale, dont on lui a pourtant dit qu’elle était ‘comblée de grâce’ n’échappe pas à la violence abjecte de l’histoire. Son Dieu n’est pas un paratonnerre commode pour les uns, insensible au malheur des autres. Sur sa route se dressent aussi les croix devant lesquelles nous ne comprenons plus rien et hurlons notre douleur.

-      ‘’Les disciples se réunissaient dans la chambre haute, ils étaient assidus à la prière avec quelques femmes et Marie, la mère de Jésus et ses frères.’’ Sur cette poignée de disciples, après le désastre du Golgotha, comme l’Esprit avait couvert Marie de son ombre, c’est désormais sur les disciples qu’il va se répandre. Pentecôte ! Vent de toutes les audaces.

Marie, comblée de grâce, alors que notre ville se revêt de lumière pour te dire notre gratitude, et que nous te prenons chez nous comme ton fils l’a demandé à Jean, nous te prions, les disciples de ton fils, dans la chambre haute. Qu’une nouvelle Pentecôte allume le feu dans l’Église !

mardi 16 novembre 2021

Sr Odile Perraud : RANDONNÉE SOLIDAIRE avec le CCFD-TERRE SOLIDAIRE DU RHÔNE

 Un évènement organisé par les équipes locales de TARARE et de l'ARBRESLE.

Venez marcher et soutenir la Solidarité Internationale.

Venez partager un moment convivial pour donner du sens à une randonnée.

Venez en solo, en famille, entre amis. Tous sont les bienvenus !

Venez découvrir un petit coin de notre département. 

A diffuser autour de vous sans modération !!!!




mardi 12 octobre 2021

Florence de Soras : un article intéressant : le cri du cœur d'un prêtre

 Le cri du cœur d’un prêtre à propos des abus sexuels dans l'Église

 

Curé dans le diocèse de Bordeaux, le père Pierre-Alain Lejeune a écrit ce texte très fort le jour de la remise du rapport de la Ciase, exprimant le désarroi de tous ces prêtres innocents qui poursuivent leur travail « la honte au front et le cœur brisé », portant avec l’Eglise le fardeau des abus sexuels commis par leurs frères.

 

Il fait partie de ces prêtres qui tentent, jour après jour, d’accomplir leur mission dans la fidélité au Christ, sans trahir. De ces prêtres qui ne sont pas auteurs d’abus sexuels et n’ont pas cherché à ignorer la souffrance des victimes, mais qui portent aujourd’hui avec humilité le visage défiguré de l’Eglise en tant que membres du même corps. Curé de quatre paroisses du diocèse de Bordeaux, le père Pierre-Alain a pris la plume pour exprimer dans ce texte (publié sur son blog) tout son désarroi face aux chiffres accablants du rapport Sauvé révélé le 5 octobre, pour dire sa sollicitude envers les victimes, de la difficulté d’être prêtre aujourd’hui, mais aussi, malgré tout, de son espérance pour l’avenir.

 

« Aujourd’hui, prêtre »

En ce mardi gris d’octobre, j’ai continué mon travail comme une bête de somme traçant le labour sous la pluie froide. J’ai poursuivi en essayant de ne pas trop me retourner, de ne pas perdre le rythme du cheval de trait qui sait qu’il ne doit pas s’arrêter au milieu du sillon. Et pourtant, Dieu sait si j’ai eu envie de lâcher l’attelage, accablé par le rapport de la CIASE rendu public ce matin. Dieu sait si j’ai souvent pensé aller, toutes affaires cessantes, me réfugier dans l’église voisine, fermer la porte et pleurer devant Dieu pour tant de misère.

Aujourd’hui j’ai continué mon travail, la honte au front et le cœur brisé ; j’ai continué parce que je ne pouvais laisser seul le vieil homme qui attendait de recevoir l’onction des malades, ni renoncer à visiter une famille endeuillée, ni oublier ces fiancés préparant leur mariage. J’ai continué avec toutes ces questions se bousculant en moi : Pourquoi ai-je voulu devenir prêtre ? Pourquoi me suis-je mis au service de cette Église dont j’ignorais tout de la face hideuse qui est révélée au grand jour ? A l’époque, aurais-je répondu de la même manière, si j’avais su ?

Aujourd’hui j’ai continué à poser les gestes du ministère en faisant le dos rond, portant dans ma prière douloureuse les milliers de vies brisées et les silences complices : les victimes et les bourreaux. J’ai fait le dos rond, sentant autour de moi, la suspicion portée sur mon habit de prêtre et l’état de vie que j’ai choisi : le célibat. Ce célibat qui depuis 25 ans, je dois le dire, m’a procuré bien plus de joies que de peines.

Aujourd’hui j’ai continué tant bien que mal à rejoindre des personnes en attente d’une parole ou d’un geste, j’ai continué à faire mon métier de prêtre. Et si ce n’était qu’un métier, je pourrais au moins démissionner et chercher à gagner autrement ma vie. Mais voilà… on devient prêtre par amour du Christ et de son Église. Et l’on ne quitte pas celle que l’on aime simplement parce qu’un matin ténébreux, elle nous apparaît laide. On ne la quitte pas, même lorsque soudainement, on se retrouve éclaboussé par sa laideur.

Aujourd’hui, j’ai continué à répondre au téléphone et aux nombreux messages quotidiens de celles et ceux qui cherchent un peu de lumière dans l’ordinaire de leur vie ou dans les drames profonds qui les traversent ; j’ai continué en me demandant pourquoi il me fallait porter le poids d’un péché commis par d’autres, porter au front la honte de ce que je n’ai pas commis. Sans doute cette douleur nous rapproche t-elle un peu des victimes d’abus sexuels qui, plus que tout autre, payent pour un crime qu’elles n’ont pas commis. Peut-être nous rapproche t-elle un peu de notre Seigneur Jésus Christ qui, d’une manière unique, a payé pour les péchés qu’il n’a jamais commis.

J’ai continué en priant de tout mon cœur pour les innombrables victimes de ces prêtres prédateurs qui ont usé d'une si belle vocation comme d'un filet de chasseur pour mieux capter leurs proies. J’ai continué en priant aussi pour tous ceux qui seront pris par l’envie de quitter le navire de l’Église. Bruyamment ou sur la pointe des pieds. J’ai continué pour résister à l’illusion pharisienne ; l'illusion qu’en nous éloignant des bourreaux nous serions innocentés de tout mal. J’ai continué en m’efforçant de ne pas déserter le champ de bataille. Or le champ de bataille, ce n’est pas seulement l’Église salie par la faute de ses membres ; le champ de bataille est en chacun de nos cœurs. Le mal n’est pas seulement chez l’autre ou chez les autres ; le mal est en chacun de nous, sous des formes diverses certes, mais il est là, tapi comme une bête sauvage qu’il nous faut dominer. J'ai continué en essayant de ne pas déserter mon coeur meurtri.

Christian de Chergé, moine de Tibhrine en Algérie, assassiné en 1995, écrivait quelques mois avant sa mort : « J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice moi aussi, du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde ». Lui, le saint ! Lui, l’homme de paix, se reconnaissait complice du mal qui allait pousser ses propres bourreaux à le tuer. Et il priait pour eux… C’est peut-être cela la sainteté : ne pas se croire innocent d’un mal reconnu chez les autres, même le pire ; savoir que le vrai combat se joue à la porte de notre cœur.

Aujourd’hui j’ai continué à pédaler sous la pluie et dans le vent froid d’automne pour aller célébrer la messe avec quelques fidèles aussi blessés que moi par cette dure réalité. Ensemble nous avons célébré le mystère du Christ mort pour nos péchés ; lui l’innocent, mort pour sauver le criminel. Et ensemble nous avons crié vers Dieu : « délivre-nous du mal » !

Aujourd’hui, en ce sombre mardi d’octobre, j’ai continué à être prêtre parce que je sais que cette mission est plus grande que moi et que je n’en serai jamais digne ; j’ai continué à donner Dieu aux gens que je rencontrais, ce Dieu que je ne possède pas mais qui, un jour, s’est saisi de mes pauvres mains d’homme pour se donner au monde. Aujourd’hui, j’ai continué à être prêtre par amour du Christ et des hommes qu’il aime.

 

La Rédaction de Famille Chrétienne

Publié le 8/10/2021

jeudi 29 juillet 2021

Mouvement Chrétien des Retraités : à l'occasion de la journée des grands-parents et des personnes âgées

La rencontre du MCR au Chatelard n'a pu être maintenue comme prévu ce dimanche 25 juillet mais les membres de Francheville souhaitent vous inviter à lire la lettre du Pape François écrite à l'occasion de cette journée via ce lien (cliquer ici) et vous partagent cette prière :

Prière pour la première journée mondiale 

des Grands-parents et des Personnes Agées

  

Je te rends grâce, Seigneur,

Pour le réconfort de Ta présence :

Dans ma solitude,

Tu es mon espérance et ma confiance ;

Depuis ma jeunesse, tu es mon rocher et ma forteresse !

Merci pour la famille que tu m’as donnée

Et pour la bénédiction d’une longue vie.

Merci pour les moments de joie et pour les moments de difficulté́.

Merci pour les rêves réalisés et pour ceux qui sont encore à venir.

Merci pour ce temps de fécondité renouvelée auquel tu m’appelles.

Augmente, ô Seigneur, ma foi,

Fais de moi un instrument de ta paix ;

Apprends-moi à accueillir ceux qui souffrent plus que moi,

Apprends-moi à ne jamais cesser de rêver

Et à raconter Tes merveilles aux jeunes générations.

Protège et guide le Pape François et l’Église,

Afin que la lumière de l’Évangile se répande jusqu’aux extrémités de la terre.

Envoie ton Esprit, ô Seigneur, afin qu’il renouvelle la face du monde,

Apaise la tempête de la pandémie,

Réconforte les pauvres et mets fin à toute guerre.

Soutiens-moi dans ma faiblesse,

Et fais que je vive pleinement

Chaque instant que tu me donnes

Avec la certitude que tu es avec moi chaque jour

Jusqu’à la fin des temps.

 

Amen.


vendredi 16 juillet 2021

Aûmonerie : Venez à l'écart... et reposez vous un peu !

 C’est les vacances !

Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. (Mc 6, 31)

La fin de l’année scolaire a sonné. Comme les apôtres, après avoir été envoyés en mission pour annoncer la Bonne Nouvelle tout au long de cette année, prenons le temps de revenir auprès de Jésus, et de lui raconter tout ce que nous avons fait.

Ce temps de rassemblement autour de Jésus, nous l’avons vécu avec les jeunes de l’aumônerie lors des célébrations des fêtes de la foi. Tout en lui confiant les difficultés, les doutes, les tristesses qui ont pesé sur eux ces derniers mois, les jeunes ont pu exprimer les merveilles que le Seigneur fait pour eux dans leur vie, et leur désir de continuer à le suivre.

Après avoir déposé tout cela auprès de Jésus, c’est Lui qui nous invite à prendre du repos.

Dans l’évangile de Marc (6,31), les déplacements incessants empêchent même les disciples de prendre le temps de manger. C’est une invitation à rechercher ce qui nous nourrit vraiment. Celui qui nous nourrit, c’est le Christ. Pour cela, il nous invite à la fois à nous mettre à l’écart du monde, où nous pouvons prendre le temps de le recevoir vraiment, comme on va près de la source qui désaltère et vivifie. Mais il nous invite aussi à une vraie communion, autour de tables fraternelles et du partage du Pain de Vie.

Parmi les collégiens et lycéens de l’aumônerie, nombreux sont ceux qui vont se mettre au service des plus jeunes dans les camps scouts, se mettre au vert, à l’écart, pour se recentrer sur l’essentiel, pour vivre la fraternité et le partage. D’autres ont prévu d’aller en famille à la mer, ou à la montagne. C’est l’occasion de revenir à un mode de vie plus simple, comme le camping, et de se retrouver avec ceux qui nous ont tant manqué cette année.

Jésus est toujours avec nous ; il monte dans la barque pour nous accompagner où nous allons. Et ce ne sont pas les propositions ni les occasions qui manquent cet été. Pour les adolescents, il y a le Pélé VTT fin août, les camps-inter jeunes, les camps-prières, les camps MRJC, le camp fin juillet aux Cartières à Chaponost pour les 11-14 ans, le Campo Bosco fin août à Ressins (https://www.jeunescathoslyon.fr/ete-ado-2021/). Pour les familles avec de plus jeunes enfants, un cahier d’activités “Mets du caté dans ton été” du diocèse de Quimper, permet de vivre les vacances tout en gardant contact avec Jésus.

Prenons le temps de revenir au Christ, de Lui confier tout ce que nous avons vécu cette année. Prenons le temps de nous reposer, de nous mettre à l’écart du monde, avec Lui, pour nous nourrir de sa Vie. Continuons toujours à témoigner de cette joie et de cet amour qui nous fait vivre, en son Nom, auprès de ceux que nous croisons, sur notre route habituelle ou sur notre chemin de vacances !

Aurélie et Marie-Thérèse, Responsables de l’aumônerie des Lycées et Collèges au 43, rue des Farges.

Avec Rémi, Martin, Anaïs, Margaux, Salomé, Timothée, des jeunes de l’aumônerie du « 43 ».

jeudi 3 juin 2021

La pastorale de la famille diocésaine : Année " Famille Amoris Laetitia " Un parcours pour Cheminer ensemble ! (parties 3/10)

  Le pape François en dialogue avec les familles

 À travers un parcours de 10 vidéos, à partir des chapitres de l’Exhortation Apostolique Amoris Laetitia, le Saint-Père, avec l’aide de quelques familles, nous invite à cheminer ensemble pour redécouvrir la famille comme un don, malgré tous les problèmes, les obstacles et les défis qu’elle doit aujourd’hui affronter.

 Chaque vidéo est accompagnée d’un livret, qui se prête à une utilisation souple tant par les familles que par les différentes réalités ecclésiales (diocèses, paroisses, communautés).

Le troisième épisode du dialogue entre le Saint-Père et les familles du monde a été publié.

"Avec le même regard de tendresse et de miséricorde que portait Jésus, l’Église veut accompagner les familles et faire de chaque famille un pilier de l’évangélisation. Je veux vous dire une chose : par le sacrement du mariage, chaque famille reçoit la grâce de devenir une lumière dans les ténèbres du monde.” – c'est ce que déclare le pape François dans la troisième vidéo de la série de 10 épisodes qui accompagne la célébration de l'Année Famille Amoris Laetitia. Les paroles du Saint-Père sont accompagnées de la réflexion d'Angela et Antonio, des mariés qui partagent leur témoignage sur le sacrement du mariage.  “En 31 ans de mariage, nous avons expérimenté comment la grâce du sacrement du mariage, avec l’aide de Jésus, rend les choses possibles.” – ils témoignent.

vidéo 3 : 

livret 3 : ici


A bientôt pour les prochaines vidéos

vendredi 14 mai 2021

Chantal Defélix vous invite à vous abonner à la minute liturgique

Intéressant pour tous !

Podcast La minute liturgique : tous les dimanches, un nouveau mot de la messe

 

A l’occasion de l’entrée en vigueur pour l’Avent 2021 de la nouvelle traduction du Missel romain, l’Association Episcopale Liturgique pour les pays Francophones a demandé à plusieurs lecteurs venus de toute la francophonie de prêter leur voix à 52 textes, 52 « mots de la messe ».

Ces petits billets, chacun d’une minute, sont tirés de la plume du P. Olivier Windels, vicaire épiscopal et responsable des services de la Catéchèse, du Catéchuménat et de la Liturgie pour le diocèse de Liège (Belgique). Ils abordent sous un mode catéchétique les mots et expressions que nous entendons tous à la messe, mais dont nous avons parfois perdu le sens.

L’ensemble forme comme une sorte d’impressionnisme liturgique, quand par petites touches, le mystère s’ouvre et se déploie dans sa richesse inépuisable. Le langage se veut simple, mais sans écorner la profondeur de la merveille eucharistique. Quelques passages en sont dès lors plus denses mais cette densité même est celle du trésor dont ils entendent rendre compte. La gageure était de faire tout cela en une minute !

Ces textes, sont à écouter via ce lien, méditer, mais aussi à lire : l’ensemble est réuni aux éditions Fidélité sous le même titre : La minute liturgique (sortie juin 2021).

article de l'Église catholique de France

dimanche 9 mai 2021

Groupe de réflexion "renouveler nos liturgies ? Pourquoi ? Comment ?" : la messe autrement

 Voici un article extrait de La Croix International, traduit par JP Fayol, qui pourrait vous intéresser par rapport à notre sujet "la messe autrement". N'hésitez pas à réagir, ces pages sont là pour débattre !

Histoires de nourriture

Imaginer une Eucharistie plus réelle, plus enracinée, plus humaine et plus riche de vie


Thomas O'Loughlin 

Royaume-Uni


Le succès des moines qui vendent du fromage en ligne ne devrait pas nous surprendre.

Neuf cents ans d'histoire, l'image de ces hommes éloignés du monde que sont les moines travaillant de leurs mains, l'espoir d'une saveur unique plutôt que celle d'un produit de masse, font du fromage de Cîteaux un produit gagnant.

Nous voulons que notre nourriture ait une histoire.

La production de masse de l'industrie alimentaire nous a donné la nourriture la moins chère de l'histoire (si on mesure uniquement en termes économiques). Elle a peut-être fait de ceux d'entre nous qui vivent dans le monde industrialisé les personnes les mieux nourries et les plus obèses que la planète ait jamais connues.

Mais nous n'aimons pas y penser. Nos cœurs et nos esprits sont ailleurs.

Nous savons que la plupart des aliments que nous consommons (dont une grande partie est presque prête à être consommée) ont été transformés plutôt que cuits. Nous mangeons de "ceci" et de "cela" tout prêt, venant des mêmes marques internationales, mais nous aspirons à quelque chose de mieux.

Un restaurant de hamburgers est très pratique : après tout c'est de la nourriture de commodité. Mais ce n'est ni romantique, ni agréable et ni spécial. Il est ce qu'il est. Il faut le respecter pour son honnêteté. Mais nous voulons quelque chose de mieux.


L'artisan

L'image la plus populaire en matière de marketing alimentaire est celle de l'artisan - une personne de grande expérience qui prépare un aliment à petite échelle et est en contact direct avec le produit, des aliments préparés avec soin par des personnes compétentes qui utilisent leur art, leurs connaissances et leurs mains.

En consommant des aliments artisanaux, je deviens un collaborateur de ces personnes bien réelles. J'absorbe non seulement la nourriture-énergie mais aussi la nourriture-esprit car cette nourriture est humaine.

C'est pourquoi le succès du fromage de Cîteaux est garanti. Ceux qui l'achètent n'obtiennent pas seulement un excellent fromage crémeux, mais partagent l'histoire de l'homme qui l'a fabriqué, une histoire vieille de plusieurs siècles.

Beaucoup d'acheteurs n’ont pas goûté ce fromage -tout comme moi- et ils ne savent pas que Cîteaux a été fondée en 1098 et qu'elle fut le foyer d'un grand mouvement de réforme parmi les Eglises occidentales.

Ce qu'ils imaginent, c'est qu'il est plus réel, plus enraciné, plus humain et plus chargé d'histoire qu'un fromage à tartiner emballé dans du plastique, que la publicité nous vante et que l'on peut acheter dans toutes les grandes surfaces du Vatican à Vladivostok.

Ainsi la bière des moines de l'abbaye du Mont-Saint-Bernard en Angleterre et d'une douzaine de monastères en Belgique, les saucisses fumées de certains monastères allemands et les liqueurs des couvents italiens se vendent à coup sûr.


Une production de masse sans histoire

Considérons maintenant la nourriture de nos célébrations eucharistiques. Ces rondelles sans saveur empilées dans un ciboire pour une livraison rapide, sont à l'opposé du pain artisanal provenant d'une boulangerie locale et sentant bon la fraîcheur. Le pain d'autel a eu la distinction douteuse d'être le premier aliment produit en masse au monde.

Pourtant, les rondelles ont une histoire, une histoire théologique. Mais c'est une histoire qui ne parle plus à nos sens.

Cette nourriture a une histoire - une grande histoire qui remonte à Emmaüs, à la dernière Cène, aux repas de Jésus et aux repas eucharistiques des communautés juives des centaines d'années avant Jésus. Mais nous ne la trouvons pas dans les hosties.

Nous disons que nos rassemblements eucharistiques sont le centre et le sommet, et nous l'appelons la fête des fêtes. Mais ce n'est qu'une question d’intellect : les mains, les cœurs et les sens sont absents.

Nous prétendons croire que Dieu agit par ce sacrement. Mais le pain, cet objet fondamental de nos sens et de la subsistance de nos corps, n'a pas sa place dans cet événement. Les mots sont là mais l’expérience est ailleurs.

Et nous nous demandons pourquoi tant de gens trouvent la liturgie eucharistique peu gratifiante !


Travail local, histoire réelle

Que dire de cette situation ? Imaginez qu'à notre eucharistie, la personne qui présente le pain - lors de la présentation des dons - soit la personne qui l'a préparé.

Ce serait alors le pain de Jill, de Bill, de Cathy ou de Mike. Il sera accompagné de son savoir-faire et de son histoire, et deviendra notre pain.

La préparation du pain, le travail d'un artisan, ferait partie de l'histoire de cette communauté, de cette Église, de ce Corps du Christ.

Il en va de même pour le vin. 

Au lieu du liquide fade et sucré ressemblant à du sherry que la plupart des gens n'associent pas au vin, une famille pourrait acheter une bouteille (de vin) et l’offrir à toute la communauté.

Ce sont des petits pas, mais ce sont les premiers vers la création d'une liturgie authentique enracinée dans notre histoire. Cela pourrait nous aider à créer une liturgie qui soit l'expression authentique de la communauté.

Lorsque la liturgie ne parvient plus à louer Dieu à partir de l'histoire des membres de la communauté, elle nie sa nature même de célébration émergeant de la vie de tous ses célébrants.


Thomas O'Loughlin est prêtre du diocèse catholique d'Arundel et Brighton et professeur de théologie historique à l'université de Nottingham (Royaume-Uni). Son dernier livre est « Manger ensemble et devenir un, recevoir l’appel de François aux théologiens » (“Eating Together, Becoming One : Taking Up the Pope Francis's Call to Theologians “, Liturgical Press, 2019).


Pour en savoir plus : https://international.la-croix.com/news/culture/food-stories/14165





Food Stories

Imagining a more real, more earthed, more human and more story-filled Eucharist.


By Thomas O'Loughlin 

United Kingdom


The success of the monks selling cheese on-line should not surprise us.

Cîteaux with its nine-hundred-year history, its image of those most un-modern of being, monks, working with the hands, and the expectation of a unique, rather than mass-produced, flavour make it a winner.

We want our food to have a story!

The mass-production of the food industry may have given us the cheapest food in history (if measured solely in economic terms). And it may have made those of us living in the industrialised first world the best fed – and most obese – people the planet has ever known.

But we do not like to think about that. Our hearts and imaginations lie elsewhere.

We know that most of the food we eat – much of it nearly ready for consumption – has been processed rather than cooked. We eat the same international brands of ready-made "this", and instant "that", but we long for something more.

A hamburger restaurant is very handy. It's convenience food, after all. But it is not in the least romantic, charming or special.

It is what it is. It should be respected for its honesty, but we still want something more.


The artisan

The most popular idea in food marketing is that of the artisanal – food prepared by an artisan on a small scale who is in touch with the nature of the produce; someone long experience. This is food prepared with the care that comes from a skilled people using their art, skills and hands.

In having artisanal food, I become a collaborator with such real, earthy people. I absorb not only the nutrition, food as fuel, but the spirit of the production: food as a human basic.

This is why the cheese from Cîteaux was guaranteed to be a success. Those who purchased it were not just getting an excellent creamy cheese, but were sharing in the story of the man who made it – and a history stretching back centuries.

Many of the purchasers had never tasted it before – just as I have never tasted it, nor did they know that Cîteaux was founded in 1098 and it is the home of a great reform movement among the western Churches.

What they knew was that it was somehow more real, more earthed, more human and more story-filled than some plastic-wrapped, much-hyped cheese-spread that could be bought in every superstore from the Vatican to Vladivostok.

So beer from the monks of Mount St Bernard's Abbey in England and from a dozen monasteries in Belgium, smoked sausages from some of the German monasteries, and liqueurs from Italian convents are all sure to sell.


Mass-production without a story

Now consider the food of our Eucharistic celebrations. Plastic roundels without flavor and with a story. The altar bread had the dubious distinction for being the world first mass-produced food stuff.

The hundreds of wafers, stacked up in a ciborium for fast delivery, are the polar opposite of the artisanal loaf from a local bakery smelling of freshness.

Yet the roundels do have a story – a theological story. But it's one that does not speak to the senses.

The food has a story – a great story reaching back to Emmaus and the Last Supper and the meals of Jesus and the Eucharistic meals of Jewish communities for hundreds of years before Jesus. But we do not capture it in these wafers.

We say that our Eucharistic gatherings are the center and summit, and we call it the feast of feasts. Butthis is justhead stuff. The hands and heart and senses are all in abeyance.

We claim that we believe God works through created means within a sacramental universe. But that basic object of our senses and the sustenance of our bodies, a loaf of bread, has no place in this event. The words are in one sphere, the experience in another.

And we wonder why so many find liturgy unrewarding!


Local work, real story

But how about this situation. Imagine if at our Eucharist the person who presented the gift of the loaf – at the Presentation of the Gifts – was the person who had baked it.

It would now be Jill's loaf or Bill's loaf or Cathy's loaf or Mike's loaf. It would come with their skill and their story – and become our loaf.

The preparation of the loaf, the work of an artisan, would be part of the story of this community, this Church, this Body of Christ.

Likewise with the wine. 

Instead of the blandly sweet sherry-like liquid that most people do not link with the word "wine", we might have a family who had bought a bottle of wine that they were giving for the whole community this Sunday.

These are small steps, but they might be first steps in creating an authentic liturgy with a real human story that is our story. It might help us toward a liturgy that is authentic expression of the community.

When the liturgy fails to praise God from the story of those who belong to the worshipping community it denies its very nature as a celebration emerging from the lives of all its celebrants.

Thomas O'Loughlin is a priest of the Catholic Diocese of Arundel and Brighton and professor of historical theology at the University of Nottingham (UK). His latest book is Eating Together, Becoming One: Taking Up Pope Francis's Call to Theologians (Liturgical Press, 2019)


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