mardi 28 juin 2022

Jo Sabbagh : une prière à partager

Le Notre Père dit de l'autre côté

Mon fils/ma fille, qui es sur la terre,

Fais que ta vie soit le meilleur reflet de mon Nom.

Engage-toi pour mon Règne à chaque pas que tu fais,

Dans chaque décision que tu prends,

Dans chaque attitude et chaque geste.

Construis-le pour moi et avec moi.

C'est là ma volonté sur la terre comme au ciel.

Reçois le pain de chaque jour,

Conscient que c'est un privilège et un miracle.

Je pardonne tes erreurs, tes chutes, tes abandons,

Mais fais de même face à la fragilité de tes frères.

Lutte pour plus de justice et de paix

Et je serai à tes côtés.

N'aie pas peur :

Le mal n'aura pas le dernier mot.

Amen.

 (Traduit d'après José Maria Rodriguez Olaizola s.j.,
Revue Jesuitas, Primavera 2017, p. 9)

vendredi 24 juin 2022

Catherine et Bernard VINCENT : A l’occasion de la clôture de l’année Amoris laetitia le 25 juin 2022

Le Pape François, il y a déjà 5 ans, a publié une exhortation apostolique dédiée aux couples et aux familles dans toutes leurs spécificités. Une réflexion nourrie par les contributions venues du monde entier de laïcs et ministres ordonnés, de simples croyants comme de spécialistes des questions soulevées.

Rejoindre toutes les familles, c’est toujours d’actualité !

Cette année Amoris Laetitia qui s’achève répond au souci que les intuitions et les ouvertures en matière de pastorale familiale et conjugale ne restent pas lettre morte. Dans beaucoup de diocèses et de paroisses, des chantiers ont été lancés. Il s’agit de les poursuivre avec confiance, dans la fidélité à l’enseignement de la miséricorde et de la joie, dons de Dieu, Père, Christ, Esprit Saint.

Le Pape François nous dit : (Amoris Laetitia)

Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde « imméritée, inconditionnelle et gratuite ». Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Evangile ! Je me réfère non seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent. AL§297

La route de l’Eglise, depuis le Concile de Jérusalem, est toujours celle de Jésus : celle de la miséricorde et de l’intégration.­[…] La route de l’Eglise est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère […Car]  la charité véritable est toujours imméritée, inconditionnelle et gratuite ! »

Donc, il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition. AL§296

Il résulte que « sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour » ouvrant la voie à « la miséricorde du Seigneur qui nous stimule à faire le bien qui est possible » AL§308


Petit aperçu de ce qui se vit, ce qui se prépare à Francheville (entr’autres)

Le groupe de préparation au mariage qui a accompagné un certain nombre de couples cette année prévoit une rencontre conviviale avant la fin de l’année 2022 pour ces nouveaux mariés parce que l’accompagnement ne s’arrête pas au sacrement ! Portons ces jeunes dans nos prières et soyons vigilants à la rentrée pour les connaître et les intégrer plus spontanément ! 

La deuxième équipe Tandem-couples de la Paroisse est dans sa première année de cheminement, toujours heureuse de ces temps de partage fraternel qui soutiennent leur vie de couple et familiale. Aussi, ils vont poursuivre une deuxième année ! Il est possible à la rentrée de commencer avec une nouvelle équipe, dès que 3 ou 4 couples sont prêts à se lancer dans l’aventure ! Un couple d’accompagnants est déjà sur les starting-blocks, prêt à les soutenir dans leur parcours.

Une équipe d’accompagnement pour le retour aux sacrements d’un couple en nouvelle union a cheminé depuis plusieurs mois déjà à Francheville. Elle est composée de 4 couples et un prêtre, Gilbert Brun. C’est un chemin de discernement, de libération et de conversion profonde pour tous les membres de l’équipe. La démarche se conclura par un week-end de retraite à l’abbaye bénédictine de Pradines en octobre prochain et la communauté sera invitée à être témoin et à rendre grâce lors d’une célébration du retour aux sacrements qui aura lieu avant Noël. Ce parcours s’appelle « Parcours Amoris Laetitia ».

Une soirée de témoignages autour des familles et des propositions à leur intention sera organisée en octobre/novembre, un peu sur le principe de celle qui avait eu lieu il y a quelques années, avec la participation de Vivre et Aimer, des Equipes Notre Dame, de Tandem-couples, de l’équipe « Tandem-plus » (composée de couples plus mûrs). Nous vous préciserons la date dès que possible pour que vous la reteniez dans vos agendas ! Ce sera l’occasion aussi de faire de la place pour le parcours Amoris Laetitia, les familles monoparentales, les couples ou l’un croit et l’autre pas, la place des grands-parents, le café-deuil et le mouvement pour les premières années de veuvage Espérance et Vie. Vos suggestions et vos témoignages seront les bienvenus.

D’ici là, bon été et à la rentrée de septembre. C’est le moment de découvrir l’encyclique Amoris Laetitia si vous ne l’avez pas encore fait. Les extraits proposés ci-dessus vous en donnent un avant-goût !

 Catherine et Bernard Vincent
(Pastorale des familles de Lyon et pôle Rejoindre)

mardi 21 juin 2022

Père Eric de Nattes : homélie pour la fête du St Sacrement et de la fête paroissiale 2022

 Il y a la prière personnelle, frères et sœurs, celle qui nous met à l’écart. À l’écart du monde, de la foule, de la communauté et de nous-même ; nous-mêmes dans nos fonctions ou identités diverses. Jésus ne se retire-t-il pas régulièrement, laissant les disciples partir à sa recherche ? Qui est-il dans ce lien unique à son Père ? Jésus montre d’ailleurs du doigt ceux qui prient pour se montrer. Il conseille de se retirer au plus secret du secret, là où il n’y a plus que le mystère de la rencontre entre soi et le Père. C’est essentiel. Nous ne sommes pas ‘’du monde’’ dira St Jean. Nous sommes du Père et dans le monde.

Mais il y a l’eucharistie, elle qui rassemble. Jésus parlait aux foules. Deux, comme à Emmaüs, les 12 ou 5000 comme ici dans cette anticipation étonnante. Elle est d’une autre nature, elle est une action du Seigneur lui-même, du Ressuscité qui déborde les lois du temps et de l’espace, au sein de sa communauté. Dans la présence et la distance d’un signe, il se fait le mystérieux interlocuteur sur la route de chacun, et le convive que l’on reconnaît au moment même où il s’échappe à notre regard. L’eucharistie permet de faire anamnèse (mémoire vivante) et de se ré-enraciner dans notre identité de disciple : ‘’Cœurs lents à comprendre, à croire : rappelez-vous !’’

Quand je vous vois entrer dans l’Église, l’eucharistie est déjà commencée. Le corps dispersé se rassemble pour l’action de grâce communautaire. L’évangile de ce jour dit au début : Les foules suivirent Jésus. Or nous savons que ce verbe - suivre - est le premier qui indique le fait d’être un disciple. Ce matin, vous êtes là pour exprimer par votre déplacement, votre présence et votre écoute que vous êtes disciples. Et ce n’est pas anodin que nous commencions notre fête paroissiale par ce rassemblement-là. La fraternité qui vient de Lui !

 

Il leur parlait du Royaume : Une parole d’espérance est déjà nourriture. N’entendez-vous pas en écho nos disciples d’Emmaüs qui écoutent la Parole et qui comprennent ensuite que leur cœur était tout brûlant alors qu’il leur parlait de Lui dans les Écritures. Être avec Jésus, l’écouter, le voir agir, c’est déjà le Royaume. Il ne s’agit pas d’un conte de fée qui organise la fuite de ce monde dans un monde imaginaire. C’est le récit de la vie, la vie à laquelle nous aspirons, la vie que nous voulons vivre. Cela nous parle, résonne en nous. Et l’espérance qui naît devient levain pour la vie présente car elle se met aussi à lever avec cette parole. Elle prend de la densité, elle s’intensifie. Une parole qui nous rend meilleur puisqu’elle nous donne envie de vivre et d’agir. Et cette parole on l’écoute en communauté : 2 à Emmaüs, 5000 nous dit-on ici. Elle est faite pour être partagée, pour en parler, et pour écouter la parole, comme en écho, qu’elle suscite en nous.

 

Jésus guérit ceux qui en avaient besoin. Relever la vie ! La libérer, la susciter à nouveau. Telle est l’action concrète de Jésus pour signifier l’appel sur nos vies à être re-suscitées ! Toujours et définitivement.

 

Le jour commençait à baisser comme à Emmaüs… la présence qui réchauffe va-t-elle se retirer ? Faudra-t-il se séparer ? Et la vie va-t-elle retomber ? La Parole dont on n’avait pas encore reconnu qu’elle avait réchauffé les cœurs va-t-elle se refroidir et la vie se tasser à nouveau, faute d’un levain qui n’a pas opéré ?

Renvoie cette foule ! ‘’ Il leur faut trouver des vivres.’’ Mais Jésus envoie ; il ne renvoie pas. ‘’Va !’’ dit-il sans cesse… pas ‘’va-t-en !’’ Cela, il ne le dit qu’aux démons, pas à l’humain. Jésus élargit l’horizon et indique un chemin, il ne condamne pas à l’errance sans but ou au surplace.

Les 12 que Jésus avait envoyé en mission et qui étaient revenus faire leur compte-rendu avant que les foules n’arrivent à nouveau vont maintenant être déroutés. Donnez-leur vous-mêmes à manger. Qui a commencé à s’investir dans la charité concrète, l’aide aux plus démunis, l’accueil des migrants, la lutte contre l’échec scolaire etc… (la liste est infinie) a pu être saisi par la stupeur des 12 face à cette injonction : ‘’donnez-leur vous-mêmes à manger ! La tâche est sans fond, on n’en voit jamais le bout. Et le combat que l’on mène semble une goutte d’eau sitôt absorbée par le sable brûlant d’un désert. Humanité tellement fragile ! Alors ici, entendons-bien les deux niveaux de lecture. Ce que tu peux faire pour l’autre, soigner, soulager, nourrir, libérer, rendre dignité, fais-le ! Mais sans culpabilité, pas en t’épuisant. Fais-le comme une conséquence du premier niveau de lecture :

il y a une nourriture, une Parole, une présence, dont tu ne pourras jamais être à l’origine et t’y substituer. Celle-là, tu la reçois aussi. Elle t’est donnée dans tes pauvres mains et tu la donnes à qui en a besoin pour se nourrir : de sens, de dignité, d’espérance, de vie ! Tu ne peux l’imposer, mais juste la transmettre, en être témoin. Tu en es le relais.

Le Seigneur prit les pains, leva les yeux au ciel, prononça la bénédiction, les rompit et les donna… Oh Seigneur, viens remplir nos mains du pain de ta présence, de ta joie de te savoir vivant dans le Père, viens nous rassembler maintenant dans ton action de grâce, Toi, le frère aîné de notre multitude. Et viens te multiplier en nous pour que nous devenions bon pain pour nos frères et sœurs.

Amen. Alléluia !

Père François AMEDJENOU : message à la communauté de Francheville à la fin de sa mission

 « DONNEZ-LEUR VOUS-MEMES A MANGER »

Aux inquiétudes des disciples pour les besoins vitaux et immédiats de cette foule qui les suivait, Jésus répond par le don de soi. Ainsi, au-delà du don comme ce qui est extérieur à soi ou bien prolongement de soi, le Seigneur invite les disciples à se donner eux -mêmes en nourriture comme Lui-même le fera.

Arrivé un 11 septembre 2021 à Francheville, je fus accueilli par une communauté chaleureuse, qui à bras ouvert, m’a offert une place en son sein. Je débutais alors une expérience de convivialité et de fraternité, une expérience d’organisation pastorale et paroissiale, qui au fil des mois m’enchantait et m’enrichissait.

Cadre nouveau, réalité nouvelle, très vite beaucoup de mes appréhensions ont cependant disparu grâce à la simplicité et à la proximité des uns et des autres. Des préparations au baptême et au mariage aux célébrations eucharistiques, en passant par les rencontres conviviales et les repas de l’amitié, j’ai découvert une communauté dynamique, désireuse de porter et de partager l’évangile de la joie, une communauté qui se donne elle-même à manger dans le service et l’amour fraternel. Une communauté dans laquelle chaque personne a sa place.

Certes, tout ne fut pas parfait, car bien de situations nous ont révélé nos limites, nos erreurs de jugement voire nos préjugés… Mais n’est-ce pas pour nous inviter à plus de modestie et d’humilité, et à tourner nos regards vers l’avenir ?

C’est pour moi, le lieu de rendre grâce au Seigneur Jésus de m’avoir fait passer par Francheville, même si ce fut pour un court moment. Ma gratitude au Père Xavier Grillon, au Père Éric de Nattes et au Père Gilbert Brun. A l’EAP, aux communautés religieuses, aux binômes des pôles, aux membres des différents services et à toute la communauté paroissiale de Francheville, j’exprime un sincère merci. Je vous aime.

Père François (Kokou) AMEDJENOU

mercredi 15 juin 2022

Jo SABBAGH : synthèse de la consultation sur la synodalité à la paroisse St Maurice St Roch

 Synode sur la synodalité

Ce que vous avez exprimé

è 100 participants

è 10 Comptes rendus remontés au Diocèse

 

Cinq grands axes

1. Distinguer

2. Accueillir / Ouvrir

3. Appeler / Servir

4. Vivre la fraternité

5. Gouvernance

 

1.        DISTINGUER POUR MIEUX AGIR

L’Église de la Messe

Le Religieux du Spirituel

·       L’Église de la Messe

Une Église

o Qui nourrisse

o Accessible par son langage au + grand nombre

o Qui témoigne par la vie de ses paroissiens de la Foi en JC

o Favorisant la communion entre ses membres

o Qui vive et rayonne de la joie de l’Évangile

o Multipliant les points d’entrées en Église, autres que la Messe

 

Des Messes

o Joyeuses

o Qui favorisent les échanges

o Accueillantes, intelligibles pour les gens de passage

o Où l’on soigne et prépare la liturgie : sens, beauté, musique, chants, rythmes

o Qui communiquent et reflètent ce qui se vit dans notre communauté

 

·       Le Religieux du Spirituel

Le religieux

o Libérer notre langage du poids d’un discours convenu, moralisateur, dogmatique, culpabilisant, sacrificiel qui prendrait trop de place par rapport à la joie de l’Évangile

o Décliner un certain nombre d’ouvertures, comme par exemple en matière de sexualité

 

Le spirituel

o Organiser des échanges après la messe pour partager sur notre compréhension des sujets traités au cours de la célébration de la Parole. Se ressourcer mutuellement

o S’ancrer en JC, vivre pleinement de sa parole, devenir force de témoignage pour les autres, pour le monde

o « L’humanité des personnes que je rencontre, me dit quelque chose du spirituel »

 

2.        ACCUEILLIR / OUVRIR

 

·       Surtout avant ou après les Célébrations Eucharistiques

o   Sortir de l’entre-soi pour aller vers l’autre. C’est l’affaire de tous, y compris des célébrants

o   Créer une équipe dédiée pour accueillir, pour mettre en lien

·       Faire communion, respecter et faire de la place aux différentes sensibilités ecclésiales et à la réalité intergénérationnelle des paroissiens

·       Ouverture à ceux qui se sentent jugés, exclus, loin des sacrements comme les divorcés/remariés, « dérangeants » parce que leurs enfants font du bruit

·       Se garder de juger

 

3.        APPELER / SERVIR

 

·       Rassurer ce qui ont peur de se faire « happer » : chaque personne donne ce qu’elle est, ce qu’elle peut

·       Afficher les besoins de petits services ponctuels 

·       Encourager le service des servants d’autel

·       Créer des temps forts tout au long de l’année, organisées par des jeunes, intégrant une Célébration Eucharistique

·       Responsabiliser des jeunes pour des actions de solidarité, d’utilité

·       Créer des liens entre aumônerie et Paroisse

·       Favoriser l’appel et l’accueil de la diversité des baptisés de notre territoire 

 

4.        VIVRE LA FRATERNITE

 

·       Proposer des lieux de rencontres pour se connaitre pour faire des choses ensemble (cuisine, jeux, ateliers, partage de vie, de foi …)

·       Rejoindre les personnes hors communauté, porter témoignage, leur « apporter » la paroisse

·       Se laisser déplacer, interpeller, associer des personnes qui ne sont dans aucun groupe, les écouter, les rejoindre là où elles sont

·       Mettre de côté nos « savoirs », nos assurances. Ne pas chercher à convaincre. Se convertir soi plutôt que de vouloir convertir l’autre

·       Renouveler les repas de l’amitié et toutes sortes d’initiatives pour renforcer la fraternité

 

5.        GOUVERNANCE

 

·       Confier des responsabilités aux laïcs, en particulier les femmes. Les inviter à oser, se risquer.

·       Vivre en frères avec les prêtres. Les entourer. Ils sont blessés par les crimes de leurs confrères

·       Les chrétiens ont le pouvoir de dire et de faire des choses pour bâtir l’Église, plutôt que de se positionner en victimes

·       EAP élue et portée par la Communauté. Resserrer les liens entre les membres de l’EAP et les paroissiens,

·       les différents services et l’administration pour une gouvernance lisible et ajustée

·       Gouvernance qui soit lisible. Communiquer encore sur la nouvelle organisation. Dire que cela prendra du temps pour s’ajuster aux réalités de la paroisse

·       Que toute la communauté se sente co-responsable de la manière dont on parle aux enfants, de l’image de Dieu que l’on véhicule auprès d’eux

·       Constituer une mini-cellule d’écoute de 2 ou 3 paroissiens volontaires pour accueillir et prendre en compte des questions et souffrances de membres de la communauté. Les former si nécessaire, l’annoncer en paroisse. Rester à l’écoute de toute sorte de situation

·       Encourager le dialogue interreligieux, être en lien avec les autres chrétiens (œcuménisme) notamment sur les questions de gouvernance

mardi 7 juin 2022

Père Eric de Nattes : homélie de la Pentecôte 2022

Pentecôte 2022 avec Première Communion des enfants

Chantal vous a parlé des deux premières lectures, moi, je vais vous parler de l’évangile.

‘’Si quelqu’un m’aime… celui qui m’aime… celui qui ne m’aime pas…’’ Trois fois dans ce tout petit passage. C’est très clair ! Qu’est-ce que c’est être chrétien, c’est aimer Jésus. Être attaché à lui de manière très forte. C’est la fondation, ce sur quoi tout le reste repose. Être chrétien ce n’est pas d’abord avoir des idées sur Dieu, sur le monde, ni même être généreux et serviable en premier. C’est aimer Jésus, sentir que ma vie est liée à la sienne. D’ailleurs Jésus demandera trois fois à Pierre : ‘’m’aimes-tu ?’’ Sans cela, notre foi ne résiste pas. À une époque où être français et catholique était presque synonyme, on pouvait peut-être éviter cette question, aujourd’hui, elle est incontournable. Mais comment aimer quelqu’un qui n’est pas présent physiquement, dont je n’entends pas la voix, dont je ne croise pas le regard ? 

‘’Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole.’’ Les enfants, lorsque nous avons essayé de comprendre le passage des disciples d’Emmaüs lors de notre retraite, nous avons vu qu’au milieu de leur désespoir, c’est la Parole, présente au milieu d’eux (Rappelez-vous le mystérieux visiteur qui enseigne à nos deux disciples tout ce qui le concerne dans les Écritures) qui a peu à peu réchauffé leur cœur sans qu’ils s’en rendent compte au départ. Ce n’est qu’après qu’ils ont pu se le dire : ‘’notre cœur n’était-il pas tout brûlant alors qu’il nous parlait’’. Toute ma vie de croyant, c’est en revenant à la Parole, en la partageant avec d’autres baptisés, en la ruminant, qu’elle a réchauffé mon cœur, et m’a redonné la force de reprendre la route. J’ai su, j’ai ressenti au fond de moi, qu’Il était présent dans cette parole, qu’elle était vivante, qu’elle s’adressait à moi, à chacun de nous. Gardez-la comme un trésor vivant. Pierre dira à Jésus qui demande à ses disciples s’ils veulent le quitter : ‘’Vers qui irions-nous, c’est Toi qui as les paroles de la vie.’’ Mais écouter la Parole suffit-il ? 

‘’Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.’’ La Parole doit provoquer en celui qui l’écoute le désir d’agir comme Jésus. Mais comment ? Rappelez-vous, les enfants, quel est ‘’le’’ commandement qui, pour Jésus, contient tous les autres : ‘’aimez Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces, de toute son âme, et son prochain comme soi-même.’’ C’est si simple à dire, et si difficile à vivre. L’amour, c’est ce qui nous construit, et ce qui nous blesse, nous rend humbles, ce qui nous sort de nous-mêmes, de notre confort, de notre nombril pour nous porter vers la rencontre avec l’autre. Si j’écoute Jésus, être heureux sans les autres ne veut pas dire grand-chose. Mon bonheur ne peut être total et vrai qu’avec les autres. Mais comment tenir toute une vie ? C’est parfois si difficile.

‘’Et moi, je prierai le Père et il vous enverra un défenseur, une force venue d’En-Haut, qui sera pour toujours avec vous.’’

Tout ce que nous vivons de plus essentiel, de plus beau, ce n’est pas matériel, c’est invisible et pourtant tellement présent dans nos vies : l’amour, l’amitié… L’Esprit nous rend Jésus présent. Il est comme l’oxygène que nous respirons et auquel nous ne pensons plus, sauf lorsqu’il est pollué ou qu’il manque : il est à l’extérieur de nous, nous baignons dedans, et il est aussi à l’intérieur de nous et il est nous permet de respirer et d’être des vivants. Alors on a trouvé des images pour le dire : le feu qui éclaire et réchauffe ; le souffle qui fait bouger, qui gonfle les voiles d’un bateau ; la source d’eau claire qui jaillit, désaltère et purifie ; la colombe qui semble passer sa vie à aimer et se blottir près de son partenaire.

Alors aujourd’hui, les enfants, quelle joie de pouvoir vous dire tout à l’heure, heureux êtes-vous d’être les invités au repas du Seigneur. Lui vous aime. Il vous pose la question : ‘’et toi, m’aimes-tu ?’’ Votre réponse, ce sera toute l’histoire de votre vie chrétienne.

Amen