DIMANCHE
DES RAMEAUX ET DE LA PASSION
HOSANNA
En ce dimanche des Rameaux, nous ne pouvons pas nous rassembler dans
nos églises. À cause de la pandémie du coronavirus, chacun est invité à rester
chez lui. Pour commémorer cette fête, je vous propose mes frères et sœurs, de
réaliser des banderoles sur des morceaux de tissus (blancs de préférence) avec
un rameau et le mot « Hosanna » que nous pouvons accrocher à nos
fenêtres. Si nous ne pouvons pas célébrer l’eucharistie cela ne doit pas nous
empêcher de prier, et de méditer la parole de Dieu que l’Église nous propose
aujourd’hui. Cette année particulièrement, il est proposé à notre méditation le
récit de la passion selon Saint Matthieu pour ce dimanche. En racontant le
déroulement du procès, l’évangéliste Matthieu affirme que la décision de
condamner Jésus à mort a été prise avant qu’il soit traîné devant le tribunal.
Le procès a été une parodie de la justice. Ce récit nous met au cœur du
scandale et du mystère de la haine, de la violence, de la souffrance et du mal
qui se déchaîne contre Jésus, le Fils de Dieu. Saint Matthieu insiste sur la
responsabilité des chefs religieux et de la foule pour condamner Jésus.
Lorsque le Christ innocent est condamné à la torture et à la mort,
personne n’a eu le courage de le défendre. Le Christ a souffert dans la
solitude totale, il a été renié par Pierre, trahi par Judas, abandonné de ses
disciples. Les soldats romains l’ont torturé et la foule l’a rejeté tout en
sachant très bien qu’il n’était coupable de rien. On lui a imposé toutes les
humiliations possibles. En méditant ce récit de la passion, on peut se poser
une question : « Comment veut-on vouloir tant de mal à quelqu’un qui
n’a fait que du bien à tout le monde ? » La réponse nous est donnée
dans les écrits du prophète Isaïe : « J’ai présenté mon dos à ceux
qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas
caché ma face devant les outrages et les crachats ». Jésus adopte la
posture du serviteur qui est au service de Dieu et de nous, les hommes. Mais
qui peut expliquer la souffrance du juste, de l’innocent, de l’enfant et des
victimes de tout genre ? La souffrance du Christ et la souffrance en
générale, chers frères et sœurs, est un mystère. Devant un tel mystère il est
recommandé souvent de garder le silence.
En subissant les pires tourments de l’humanité, Jésus a voulu se
rapprocher de toutes les personnes qui souffrent, de tous les malheureux qui
n’en peuvent plus. Nous pensons à tous ceux et celles qui sont réduits à la misère,
ceux et celles qui souffrent de la maladie et de la solitude. Et bien sûr, nous
n’oublions pas les très nombreux chrétiens qui témoignent de leur foi jusqu’au
martyre. Dans nos souffrances le Seigneur ne nous abandonne jamais. L’homme par
contre peut toujours abandonner Dieu, mais jamais Dieu n’abandonnera l’homme.
Nous savons que les souffrances de notre temps et de notre monde en général
suscitent chez nous les hommes angoisses et révolte et posent surtout des
questions révélatrices de notre condition humaine. Mais nous les disciples du
Christ nous devons apprendre à aider ceux et celles qui souffrent et à porter
non seulement nos souffrances mais aussi les souffrances, les soucis, les
problèmes de nos frères et sœurs. Devant la souffrance, nous pouvons réciter la
prière de Jésus sur la croix. Dans sa prière, Jésus récite le psaume 21 :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri de
détresse c’est la prière d’un homme qui souffre, qui ne cesse d’appeler au
secours et ne doute un seul instant que Dieu l’écoute et l’exauce. Nous pouvons
donc confesser, même dans la souffrance, notre foi en Jésus Christ avec les
paroles du centurion romain et ses gardes: « Vraiment, celui-ci était
Fils de Dieu ».
Frères et sœurs, je vous propose en terminant de prolonger votre
méditation avec les mots de cette prière traditionnelle : « Âme du
Christ, sanctifie-moi. Corps du Christ, sauve-moi. Sang du Christ, enivre-moi.
Eau du côté du Christ, lave-moi. Passion du Christ, fortifie-moi. Ô bon Jésus,
exauce-moi. Dans tes blessures, cache-moi. Ne permets pas que je sois séparé de
toi. De l’ennemi, défends-moi. À ma mort, appelle-moi. Ordonne-moi de venir à
toi, pour qu’avec tes Saints je te loue dans les siècles des siècles ».
Ainsi soit-il.
Merci beaucoup Constant. Ensemble marchons vers Pâques. Catherine et Bernard.
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