mercredi 30 décembre 2020

retour sur quelques SIGNES DE FRATERNITES sur la paroisse

 Vivre en fraternité au béguinage St Damien :





à la Chardonnière :


les familles du kt avec des inconnus :

Une quinzaine de boîtes ont été récoltées et ont rejoint celles des personnes de notre commune et communes alentour. Les boîtes ont été confiées à plusieurs associations qui font des maraudes et distribuées dans les foyers et refuges. 


jeudi 10 décembre 2020

Père Gilbert Brun : "Attendre, pour mieux apprivoiser l’inattendu" de Marion Muller-Collard

 Attendre, pour mieux apprivoiser l’inattendu

Marion Muller-Collard    La Vie 26/11-02/12 2020


Elisabeth d’abord, Marie Ensuite. Aucune d’elles ne s’attendait à attendre. L’une est trop vieille, l’autre trop jeune. Elles ne sont pas seules ces femmes. A leurs côtés, des hommes qui, comme elles, ignorent être en gestation. L’attente est quelque chose que nous ignorons souvent, tout occupés que nous sommes à tenter, en vain, de forcer demain. Elle est trop vaste, l’attente, trop immense, elle nous donne le vertige devant tous les possibles, alors nous la réduisons au programme. Le programme de Zacharie, ce jour-là : honorer sa charge de prêtre, tiré au sort pour offrir le parfum à l’intérieur du temple de Jérusalem.
 
Zacharie se trouve dans la « matrice du Temple » lorsqu’un ange lui apprend l’inattendu. Elisabeth est enceinte. Ils ont passé l’âge, ils croyaient Elisabeth stérile. Aussi ce que dit l’Ange est incroyable- mais si ce n’est pas pour l’incroyable, pourquoi aurions-nous besoin des anges ? Zacharie balbutie : « A quoi reconnaîtrai-je cela ? Car je suis vieux et ma femme est d’un âge avancé. » Frappé d’incrédulité, il sera ensuite frappé de mutisme. Le mutisme sera l’abri de son attente. L’ange prend acte de notre incapacité à dire l’inouï, à réviser de fond en comble ce que nous tenons pour sûr. Tu sauras que c’est vrai, puisque tu n’auras pas les mots pour le dire. Le silence est la couvade de Zacharie. Elisabeth, elle, grossit d’inattendu.
 
Marie attend des fiançailles. Dans un état d’esprit dont nous ignorons tout (a-t-elle seulement déjà vu Joseph ? S’agit-il d’une de ces unions arrangées dont elle peut espérer le meilleur comme redouter le pire ? Joseph est-il un de ces vieux garçons incasables ou un jeune homme plutôt charmant que les autres filles lui envient ?) Ce qu’attend Marie avec impatience, crainte, indifférence, désir ou dégoût, c’est un époux. Mais l’inattendu frappe sur sa maison comme il a frappé, quelques mois plus tôt, le foyer de sa lointaine cousine. Comme Zacharie elle est « troublée »… Il n’en demeure pas moins que Marie acquiesce. Ce « oui » est une folie encore plus grande que l’annonce : elle se condamne - à mort selon la loi  aux yeux de son fiancé et aux yeux du peuple auquel elle appartient. Accueillir l’incroyable dans un face à face avec l’ange, c’est une chose. Convaincre la communauté humaine de cet incroyable en est une autre. Mais ce travail- là n’est pas le sien. Elle va retrouver cette cousine frappée aussi d’une grossesse inattendue. Reconnaissance des entrailles, les inattendus se lient…
 
Arrive la première naissance…On s’attend à ce que Zacharie accouche enfin de mots. « Tu ne pourras pas parler jusqu’au jour où cela se produira » avait prédit l’ange. Mais l’enfant naît et Zacharie reste muet : car l’inattendu n’en a pas fini pour autant. Zacharie retrouvera la parole lorsqu’il aura écrit le nom de ce fils…Il doit s’appeler Zacharie comme son père. Voilà ce qui est attendu. « Jean est son nom » inscrit Zacharie. Alors qu’il consent à sortir du rang, sortir du sang, alors qu’il admet que l’arrivée de cet inattendu ne met pas un terme à l’attente mais la creuse encore davantage, alors là, oui, sa langue se délie. « Il n’y a dans ta parenté personne qui soit appelé par ce nom » soupire le cercle de famille. Ils n’ont pas encore compris qu’il faut laisser venir au monde l’inédit. Et nous l’avons-nous admis ? Jean signifie : « Dieu fait grâce ».
 
Parmi les grâces faites à Marie, son époux. A l’inconcevable, Joseph dit « oui ». C’est peu de dire qu’il n’a pas l’égo encombrant. Dans cette affaire, il hérite de la menace, privé de l’orgueil paternel de voir en l’enfant son fils. Sa couvade : l’inquiétude…
Alors, lorsqu’il naîtra, c’est au risque que naîtront Joseph et Marie, et nous tous avec eux. Ce risque pris par Dieu de dépendre de notre capacité à accueillir l’inattendu, à le protéger et le laisse bousculer nos programmes.
 
Ce que l’Avent nous raconte, c’est qu’avec Zacharie, Elisabeth, Joseph et Marie nous sommes enceints. Nous attendons et nous ne savons jamais à quoi nous attendre…Arrive toujours autre chose que ce que nous attendions, arrive toujours quelqu’un d’autre…La foi n’est peut-être rien d’autre que notre capacité à naître au risque pour attendre. Nous n’aurons jamais fini d’attendre un sauveur qui n’aura jamais fini de déjouer nos attentes. La façon dont il vient nous replonge à la fois dans la précarité et la profondeur de nos vies. N’attendons pas d’être à l’abri de tout danger pour être pleinement vivants, sans quoi nous sommes déjà morts, ou bien plutôt pas encore nés.

MERCI MARIE 2020

Merci pour cette délicate mise en scène en louange et remerciement à Marie. Hervé


Quelques photos de la soirée à St Roch :


et à la chapelle St Damien

lundi 7 décembre 2020

Quand nos paroissiens s'adressent à Marie...


C'est une vidéo amateur, il n'y a aucun trucage... mais je l'ai réalisée avec foi et amour.

Je joins également cette prière du Père Maurice MONNIER, Aumônier à Lyon Sud MCR - LCE.

 

"O Marie,

tu resplendis toujours sur notre chemin

comme signe de salut et d’espérance.

Nous nous confions à toi, Santé des malades,

qui, auprès de la croix, as été associée à la douleur de Jésus,

en maintenant ta foi ferme.

 

Toi, Salut du peuple romain,

tu sais de quoi nous avons besoin

et nous sommes certains que tu veilleras

afin que, comme à Cana de Galilée,

puissent revenir la joie et la fête

après ce moment d’épreuve.

 

Aide-nous, Mère du Divin Amour,

à nous conformer à la volonté du Père

et à faire ce que nous dira Jésus,

qui a pris sur lui nos souffrances

et s’est chargé de nos douleurs

pour nous conduire, à travers la croix,

à la joie de la résurrection. Amen.

 

Sous Ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu.

N’ignore pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve,

et libère-nous de tout danger, O Vierge glorieuse et bénie."

 

Bonne écoute, bonne lecture ;

 

Amicalement,

DENISE M.


vendredi 27 novembre 2020

Reprise des messes pour ce premier weekend de l'Avent

 30, c'est difficile à gérer...

 

Comme nous doublons les messes à 18h le samedi et à 10h30 le dimanche, nous comptons sur la bonne répartition des paroissiens sur les deux lieux.

Il faudra peut-être prévoir de venir un peu en avance pour éventuellement aller d'une église à l'autre, si l'une est "pleine"...

Nous faisons un test cette semaine et en tirerons des conclusions pour les messes à venir.

Espérant que cette solution sera la bonne...


jeudi 19 novembre 2020

Des nouvelles de la Claire Maison

Tenir

Ensemble


 

Dimanche 15 novembre, les Sœurs St Joseph de la Claire Maison se sont rassemblées pour une journée autour du thème « Tenir Ensemble ».

 

Parmi les activités, une a consisté à ce que chacune d’entre elles s’exprime sur les lettres du mot TENIR :

 





Newsletter n° 52 : Quelle est la place pour notre prière ?


Vivre ensemble l’AVENT 2020

« Et le verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » Jn 1, 14

1.     Liminaire

Et le verbe s’est fait chair … et Il fit de nous des frères è Fraternité

Et Il a habité parmi nous … Dieu s’est fait homme pour vivre avec nous, comme nous, notre condition humaine dans TOUTES ses dimensions  è Solidarité

Il est né enfant dans une crèche, dans la simplicité et la vulnérabilité. Il a passé sa vie publique à prier, à guérir, à inviter à aimer, à témoigner que la vie est plus forte que la mort.

Inlassablement, Il a indiqué à notre humanité les chemins de l’amour de Dieu pour chacune et chacun de nous. Il nous a invités à aimer notre prochain, ceux qui nous sont « proches » mais aussi ceux que nous ne savons pas aimer.

Ses chemins passent tous par la fraternité et la solidarité.

Et si … nous puisions en Jésus Christ cette force d’amour sans laquelle nous ne pourrions être pleinement frères, pleinement solidaires.

Et si … nous prenions le temps de l’Avent comme un temps qui nous est offert pour éclairer ces temps d’incertitudes, de violences, de séparations, de confinement plus ou moins bien vécu, de solitudes, de souffrances … Éclairer ces temps difficiles, par nos prières, par notre présence aux plus démunis, par une attention aux proches et aux moins proches par des témoignages d’affection, d’amour, d’amitié, de volonté de réconciliation parfois … Créer du lien.

Bref offrir ce que nous avons de meilleur à ceux qui en ont besoin.

Cette invitation à être au monde, à porter un message d’espérance et d’amour pourrait être notre fil directeur pendant l’Avent pour se préparer à Noël.  Apprendre à devenir « Tous frères » comme le Pape François nous appelle dans sa lettre encyclique « Fratelli tutti ». Sa lecture - en PJ - pourrait aussi nous inspirer. Nous vous invitons à lire particulièrement les paragraphes 80 et 81

2.     Oui, mais COMMENT ?

Prendre régulièrement, humblement, un temps de prière sous la forme qui nous correspond le mieux. Seul, en couple, en communauté, en famille … Prier pour demander au Seigneur d’ouvrir nos yeux, nos cœurs, nos mains afin de trouver notre manière d’être fraternels et solidaires, notre manière d’agir vraiment. Il n’est pas nécessaire de faire de grandes choses. Si nous sommes nombreux à faire de toutes petites choses, chacun à sa mesure, nous ferons communauté. Nous serons ainsi concrètement en marche vers Noël.

3.     Des supports vidéos sur le YouTube de la paroisse, pour tenir ensemble

Il est prévu de produire 2 à 3 montages « Témoignages/Action de grâce/Parole de Dieu » rendant compte de ce que nous serons parvenus à faire comme actions de fraternité/solidarité, voire même de nos difficultés à les faire.

Ces espaces sont ouverts au plus grand nombre, dans notre diversité d’âge et de sensibilités, dans notre proximité plus ou moins grande avec l’Église.

L’objectif étant, dans la simplicité, d’impliquer les personnes de bonne volonté, de partager nos expériences, de s’inspirer mutuellement, de renforcer notre action et notre amitié, de montrer qu’il est possible de devenir encore plus « ouvriers de paix et bâtisseurs d’amour ».

4.     Conseil pour participer à la réalisation d’une vidéo

·       Objectif visé : une vidéo de 15 - 20 min. maxi

·       Contenu : des témoignages de solidarité vécue, un partage sur un texte de l’Avent qui nous a touché, des photos, des chants, des actions de grâce … è Offrir ce que l’on vit

·       Esprit  : Faire s’exprimer des femmes, des hommes, des enfants, mixer les âges, les conditions de vie (célibataires, mariés, religieux, prêtres …), personnes porteuses d’un handicap … è Privilégier la parole des personnes qui ont bénéficié des actions de fraternité/solidarité

Restons généreux et simple dans ce que nous proposons. Préférons ce qui vient du cœur à la réalisation d’œuvres qui se voudraient « parfaites »/exhaustives è Beauté naturelle des chants, des visages

Que chacune et chacun se sente appelé, accueilli, et trouve sa place et, comme le dit le Pape François au paragraphe 81 « … Je ne dis plus que j’ai des « prochains » que je dois aider, mais plutôt que je me sens appelé à devenir un prochain pour les autres »

·       Organisation  :

1.     Contacter Frédéric Cornille ou Joseph Sabbagh pour partager votre idée et voir comment elle pourra être intégrée et quand 

2.     Filmer directement avec vos smartphones ou faites-le avec quelqu’un qui sait le faire

3.     Envoyer vos contributions par mail ou sur WhatsApp à la personne que vous aurez contactée  

 5.     L’équipe de l’EAP vous dit Merci

D’avance merci pour tout ce que nous aurons réalisé grâce et avec vous.

D’autres initiatives jalonneront ce temps d’ici Noël :

·       Une vidéo qui nous a fait prier en lieu et place de la messe des familles, le samedi 7/11/20 (disponible jusqu’au 22/11/20)

·       Une vidéo pour la fête du Christ Roi le dimanche 22/11/20

·       Une vidéo pour une veillée de prière le mardi 08/12/20

·       Une initiative d’appels par des paroissiens volontaires pour créer du lien avec des personnes isolées

·       Église ouverte les jours de marché, ainsi que les samedis à Saint Maurice et dimanches à Saint Roch de 17h à 18h30 en présence du P. Éric Mouterde

·       … et d’autres initiatives qui renforceront la vie paroissiale et la fraternité 

N’hésitez pas à solliciter l’un ou l’autre des membres de l’EAP pour contribuer à l’une ou l’autre des actions proposées.

Sr. BLAISON Michèle - 06 19 77 77 39 - blaisonmichele@gmail.com

BOURGAREL Florence - 07 86 41 93 59 - flo.bourgarel@gmail.com

DEFÉLIX Chantal - 06 60 12 74 90 - chantal.defelix@orange.fr

JEANJEAN François - 06 72 90 47 79 - francois.jeanjean@free.fr

P. MOUTERDE Éric - e.mouterde@lyon.catholique.fr

SABBAGH Joseph - 06 82 85 66 17 - joseph.sabbagh@co-naissances.com

ou le secrétariat : Nathalie GIRY – paroisse.francheville@orange.fr

mardi 17 novembre 2020

Bulletin paroissial paru le 13 novembre 2020

Retrouvez le bulletin paroissial en cliquant sur bulletin du 13 novembre 2020 

Lettre du pape François pour la 4e journée mondiale des pauvres

 MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

4ème JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES

15 novembre 2020, 33ème dimanche du Temps Ordinaire

« Tends ta main au pauvre » (Si 7, 32)

« Tends ta main au pauvre » (Si 7, 32). La sagesse antique a fait de ces mots comme un code sacré à suivre dans la vie. Ils résonnent encore aujourd’hui, avec tout leur poids de signification, pour nous aider, nous aussi, à concentrer notre regard sur l’essentiel et à surmonter les barrières de l’indifférence. La pauvreté prend toujours des visages différents qui demandent une attention à chaque condition particulière : dans chacune d’elles, nous pouvons rencontrer le Seigneur Jésus qui a révélé sa présence dans ses frères les plus faibles (cf. Mt 25, 40).

1. Prenons entre les mains le texte du Livre de Ben Sira, un des livres de l’Ancien Testament. Nous y trouvons les paroles d’un maître de sagesse qui a vécu environ deux cents ans avant le Christ. Il était en recherche de la sagesse, celle qui rend les hommes meilleurs et capables de scruter à fond les événements de la vie. Il le faisait à un moment de dure épreuve pour le peuple d’Israël, un temps de douleur, de deuil et de misère, à cause de la domination de puissances étrangères. Étant un homme de grande foi, enraciné dans les traditions des pères, sa première pensée était de s’adresser à Dieu pour lui demander le don de la sagesse. Et l’aide du Seigneur ne lui manqua pas.

Dès les premières pages, le Livre de Ben Sira donne des conseils sur de nombreuses situations concrètes de la vie, et la pauvreté en est une. Il insiste sur le fait que, dans le besoin, il faut avoir confiance en Dieu : «Ne t’agite pas à l’heure de l’adversité. Attache-toi au Seigneur, ne l’abandonne pas, afin d’être comblé dans tes derniers jours. Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ; car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu par le creuset de l’humiliation. Dans les maladies comme dans le dénuement, aie foi en lui. Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide ; rends tes chemins droits, et mets en lui ton espérance. Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde, ne vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. » (2, 2-7).

2. Page après page, nous découvrons un précieux recueil de suggestions sur la façon d’agir à la lumière d’une relation intime avec Dieu, créateur et amant de sa création, juste et providentiel envers tous ses enfants. La référence constante à Dieu, cependant, n’empêche pas de regarder l’homme concret, bien au contraire, les deux choses sont étroitement liées.

Ceci est clairement démontré par l’extrait biblique dont le titre de ce Message est tiré (cf. 7, 29-36). La prière à Dieu et la solidarité avec les pauvres et les souffrants sont inséparables. Pour célébrer un culte qui soit agréable au Seigneur, il est nécessaire de reconnaître que toute personne, même la plus indigente et la plus méprisée, porte l’image de Dieu imprimée en elle. De cette attention découle le don de la bénédiction divine, attirée par la générosité pratiquée à l’égard du pauvre. Par conséquent, le temps consacré à la prière ne peut jamais devenir un alibi pour négliger le prochain en difficulté. Le contraire est vrai : la bénédiction du Seigneur descend sur nous et la prière atteint son but quand elles sont accompagnées par le service aux pauvres.

3. Cet antique enseignement est combien actuel pour chacun de nous ! En effet, la parole de Dieu dépasse l’espace, le temps, les religions et les cultures. La générosité qui soutient le faible, console l’affligé, apaise les souffrances, restitue la dignité à ceux qui en sont privés, est en fait la condition d’une vie pleinement humaine. Le choix de consacrer une attention aux pauvres, à leurs nombreux et divers besoins, ne peut être conditionné seulement par le temps disponible ou par des intérêts privés, ni par des projets pastoraux ou sociaux désincarnés. On ne peut étouffer la force de la grâce de Dieu par la tendance narcissique de toujours se mettre à la première place.

Avoir le regard tourné vers le pauvre est difficile, mais plus que jamais nécessaire pour donner à notre vie personnelle et sociale la bonne direction. Il ne s’agit pas d’exprimer beaucoup de paroles, mais plutôt d’engager concrètement la vie, animée par la charité divine. Chaque année, avec la Journée Mondiale des Pauvres, je reviens sur cette réalité fondamentale pour la vie de l’Église, parce que les pauvres sont et seront toujours avec nous (cf. Jn 12, 8) pour nous aider à accueillir la présence du Christ dans l’espace du quotidien.

4. Chaque rencontre avec une personne en situation de pauvreté nous provoque et nous interroge. Comment pouvons-nous contribuer à éliminer ou, du moins, à soulager sa marginalisation et sa souffrance? Comment pouvons-nous l’aider dans sa pauvreté spirituelle ? La communauté chrétienne est appelée à s’impliquer dans cette expérience de partage, sachant qu’il ne lui est pas permis de la déléguer à qui que ce soit. Et pour être un soutien aux pauvres, il est fondamental de vivre personnellement la pauvreté évangélique. Nous ne pouvons pas nous sentir "bien" quand un membre de la famille humaine est relégué dans les coulisses et devient une ombre. Le cri silencieux des nombreux pauvres doit trouver le peuple de Dieu en première ligne, toujours et partout, afin de leur donner une voix, de les défendre et de se solidariser avec eux devant tant d’hypocrisie et devant tant de promesses non tenues, pour les inviter à participer à la vie de la communauté.

Il est vrai que l’Église n’a pas de solutions globales à proposer, mais elle offre, avec la grâce du Christ, son témoignage et ses gestes de partage. Elle se sent en outre le devoir de présenter les instances de ceux qui n’ont pas le nécessaire pour vivre. Rappeler à tous la grande valeur du bien commun est, pour le peuple chrétien, un engagement de vie qui se réalise dans la tentative de n’oublier aucun de ceux dont l’humanité est violée dans ses besoins fondamentaux.

5. Tendre la main fait découvrir, avant tout à celui qui le fait, qu’existe en nous la capacité d’accomplir des gestes qui donnent un sens à la vie. Que de mains tendues pouvons-nous voir tous les jours ! Malheureusement, il arrive de plus en plus souvent que la hâte entraîne dans un tourbillon d'indifférence, au point que l'on ne sait plus reconnaître tout le bien qui se fait quotidiennement, en silence et avec grande générosité. C’est souvent lorsque surviennent des événements qui bouleversent le cours de notre vie que nos yeux deviennent capables de voir la bonté des saints "de la porte d’à côté", « de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu » (Exhort. ap. Gaudete et Exultate, n. 7), mais dont personne ne parle. Les mauvaises nouvelles abondent sur les pages des journaux, sur les sites internet et sur les écrans de télévision, au point de laisser croire que le mal règne en maître. Pourtant il n’en est pas ainsi. Certes, la méchanceté et la violence, l’abus et la corruption ne manquent pas, mais la vie est tissée d’actes de respect et de générosité qui, non seulement compensent le mal, mais poussent à aller au-delà et à être remplis d’espérance.

6. Tendre la main est un signe : un signe qui rappelle immédiatement la proximité, la solidarité, l’amour. En ces mois où le monde entier a été submergé par un virus qui a apporté douleur et mort, détresse et égarement, combien de mains tendues nous avons pu voir ! La main tendue du médecin qui se soucie de chaque patient en essayant de trouver le bon remède. La main tendue de l’infirmière et de l’infirmier qui, bien au-delà de leurs horaires de travail, sont restés pour soigner les malades. La main tendue de ceux qui travaillent dans l’administration et procurent les moyens de sauver le plus de vies possibles. La main tendue du pharmacien exposé à tant de demandes dans un contact risqué avec les gens. La main tendue du prêtre qui bénit avec le déchirement au cœur. La main tendue du bénévole qui secourt ceux qui vivent dans la rue et qui, en plus de ne pas avoir un toit, n’ont rien à manger. La main tendue des hommes et des femmes qui travaillent pour offrir des services essentiels et la sécurité. Et combien d’autres mains tendues que nous pourrions décrire jusqu’à en composer une litanie des œuvres de bien. Toutes ces mains ont défié la contagion et la peur pour apporter soutien et consolation.

7. Cette pandémie est arrivée à l’improviste et nous a pris au dépourvu, laissant un grand sentiment de désorientation et d’impuissance. Cependant, la main tendue aux pauvres ne vient pas à l’improviste. Elle témoigne de la manière dont on se prépare à reconnaître le pauvre afin de le soutenir dans les temps de nécessité. On n’improvise pas les instruments de miséricorde. Un entraînement quotidien est nécessaire, à partir d’une prise de conscience que nous, les premiers, avons combien besoin d’une main tendue vers nous.

Ce moment que nous vivons a mis en crise beaucoup de certitudes. Nous nous sentons plus pauvres et plus faibles parce que nous avons fait l’expérience de la limite et de la restriction de la liberté. La perte du travail, des relations affectives les plus chères, comme l’absence des relations interpersonnelles habituelles, a tout d’un coup ouvert des horizons que nous n’étions plus habitués à observer. Nos richesses spirituelles et matérielles ont été remises en question et nous avons découvert que nous avions peur. Enfermés dans le silence de nos maisons, nous avons redécouvert l’importance de la simplicité et d’avoir le regard fixé sur l’essentiel. Nous avons mûri l’exigence d’une nouvelle fraternité, capable d’entraide et d’estime réciproque. C’est un temps favorable pour « reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde […]. Depuis trop longtemps, déjà, nous avons été dans la dégradation morale, en nous moquant de l’éthique, de la bonté, de la foi, de l’honnêteté. […] Cette destruction de tout fondement de la vie sociale finit par nous opposer les uns aux autres, chacun cherchant à préserver ses propres intérêts ; elle provoque l’émergence de nouvelles formes de violence et de cruauté, et empêche le développement d’une vraie culture de protection de l’environnement » (Lett. enc. Laudato Si’, n. 229). En somme, les graves crises économiques, financières et politiques ne cesseront pas tant que nous laisserons en état de veille la responsabilité que chacun doit sentir envers le prochain et chaque personne.

8. « Tends la main au pauvre », est donc une invitation à la responsabilité comme engagement direct de quiconque se sent participant du même sort. C’est une incitation à prendre en charge le poids des plus faibles, comme le rappelle saint Paul : « Mettez-vous, par amour au service les uns des autres. Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (…) Portez les fardeaux des uns les autres » (Ga 5,13-14 ; 6,2). L’Apôtre enseigne que la liberté qui nous a été donnée par la mort et la résurrection de Jésus Christ est pour chacun de nous une responsabilité pour se mettre au service des autres, surtout des plus faibles. Il ne s’agit pas d’une exhortation facultative, mais d’une condition de l’authenticité de la foi que nous professons.

Le Livre de Ben Sira vient une fois de plus à notre aide : il suggère des actions concrètes pour soutenir les plus faibles et il utilise également quelques images suggestives. Tout d’abord, il prend en considération la faiblesse de ceux qui sont tristes : « Ne te détourne pas ceux qui pleurent » (7, 34). La période de la pandémie nous a obligés à un isolement forcé, nous empêchant même de pouvoir consoler et d’être près d’amis et de connaissances affligés par la perte de leurs proches. Et l’auteur sacré affirme encore : « N’hésite pas à visiter un malade » (7, 35). Nous avons fait l’expérience de l’impossibilité d’être aux côtés de ceux qui souffrent, et en même temps, nous avons pris conscience de la fragilité de notre existence. En somme, la Parole de Dieu ne nous laisse jamais tranquilles, elle continue à nous stimuler au bien.

9. « Tends la main au pauvre » fait ressortir, par contraste, l’attitude de ceux qui tiennent leurs mains dans leurs poches et ne se laissent pas émouvoir par la pauvreté, dont ils sont souvent complices. L’indifférence et le cynisme sont leur nourriture quotidienne. Quelle différence par rapport aux mains généreuses que nous avons décrites! Il y a, en effet, des mains tendues qui touchent rapidement le clavier d’un ordinateur pour déplacer des sommes d’argent d’une partie du monde à l’autre, décrétant la richesse des oligarchies et la misère de multitudes ou la faillite de nations entières. Il y a des mains tendues pour accumuler de l’argent par la vente d’armes que d’autres mains, même celles d’enfants, utiliseront pour semer la mort et la pauvreté. Il y a des mains tendues qui, dans l’ombre, échangent des doses de mort pour s’enrichir et vivre dans le luxe et le désordre éphémère. Il y a des mains tendues qui, en sous-main, échangent des faveurs illégales contre un gain facile et corrompu. Et il y a aussi des mains tendues de ceux qui, dans l’hypocrisie bienveillante, portent des lois qu’eux-mêmes n’observent pas.

Dans ce panorama, « les exclus continuent à attendre. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n’est pas de notre ressort.» (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 54). Nous ne pourrons pas être heureux tant que ces mains qui sèment la mort ne seront pas transformées en instruments de justice et de paix pour le monde entier.

10. « Quoi que tu fasses, souviens-toi que ta vie a une fin » (Si 7, 36). C’est l’expression par laquelle le Livre de Ben Sira conclut sa réflexion. Le texte se prête à une double interprétation. La première fait ressortir que nous devons toujours garder à l’esprit la fin de notre existence. Se souvenir du destin commun peut aider à mener une vie sous le signe de l’attention à ceux qui sont les plus pauvres et qui n’ont pas eu les mêmes possibilités que nous. Il y a aussi une deuxième interprétation, qui souligne plutôt le but vers lequel chacun tend. C’est la fin de notre vie qui demande un projet à réaliser et un chemin à accomplir sans se lasser. Or, le but de chacune de nos actions ne peut être autre que l’amour. Tel est le but vers lequel nous nous dirigeons, et rien ne doit nous en détourner. Cet amour est partage, dévouement et service, mais il commence par la découverte que nous sommes les premiers aimés et éveillés à l’amour. Cette fin apparaît au moment où l’enfant rencontre le sourire de sa mère et se sent aimé par le fait même d’exister. Même un sourire que nous partageons avec le pauvre est source d’amour et permet de vivre dans la joie. Que la main tendue, alors, puisse toujours s’enrichir du sourire de celui qui ne fait pas peser sa présence et l’aide qu’il offre, mais ne se réjouit que de vivre à la manière des disciples du Christ.

Que sur ce chemin quotidien de rencontre avec les pauvres nous accompagne la Mère de Dieu, qui plus que tout autre est la Mère des pauvres. La Vierge Marie connaît de près les difficultés et les souffrances de ceux qui sont marginalisés, parce qu’elle-même s’est trouvée à donner naissance au Fils de Dieu dans une étable. Sous la menace d’Hérode, avec Joseph son époux et l’Enfant Jésus, ils se sont enfuis dans un autre pays, et la condition de réfugié a marqué, pendant quelques années, la Sainte Famille. Puisse la prière à la Mère des pauvres rassembler ses enfants favoris et tous ceux qui les servent au nom du Christ. Que la prière transforme la main tendue en une étreinte de partage et de fraternité retrouvée.

Donné à Rome, Saint Jean du Latran, le 13 juin 2020, mémoire liturgique de saint Antoine de Padoue, huitième année de mon Pontificat.

François

Chantal Defélix : Dieu est-il ce que nous croyons ? série 2 vidéo 2


 

Chantal Defélix : Dieu est-il ce que nous croyons ? série 2 vidéo 1

 


Temps de lecture et commentaire de la Parole du 33e dimanche du temps ordinaire - année A


 

NEWSLETTER N° 51 : Soyons des artisans de paix


mercredi 11 novembre 2020

Une prière de Sainte Teresa de Calcutta (mère Teresa) en écho à l'Évangile de dimanche dernier

 

Ne vous imaginez pas que l'Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire.

Ce dont on a besoin, c'est de continuer à aimer.

Comment une lampe brille-t-elle, si ce n'est pas par l'apport continuel de petites gouttes d'huile ?

Qu'il n'y ait plus de gouttes d'huile, il n'y aura plus de lumière, et l'époux dira : « Je ne te connais pas ».

Mes Amis, que sont ces gouttes d'huile dans nos lampes ?

Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours : la joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l'humilité et la patience, simplement aussi une pensée pour les autres, notre manière de faire silence, d'écouter, de regarder, de pardonner, de parler et d'agir. Voilà les véritables gouttes d'Amour qui font brûler toute une vie d'une vive flamme.

Ne cherchez donc pas Jésus au loin ; Il n'est pas que là-bas, il est en vous.

Entretenez bien la lampe et vous Le verrez.

Amen.

samedi 7 novembre 2020

Temps de prière des familles : Gardons allumée la lampe de notre cœur !


 

Bravos et mercis pour ce très beau temps de prière et pour le montage vidéo de très grande qualité.

A bientôt...

Frédéric

 

Bravo à ceux qui ont préparé et animé la prière d’hier soir.

Jocelyne

 

Merci aux enfants, aux catéchistes, aux auteurs de la vidéo et au Père Éric pour ce moment de prière auquel Bernadette et moi, au béguinage St-Damien, avons pu communier, autour d'une lumière allumée pour l'occasion.

Que la lumière de l'espérance éclaire votre semaine,

Christine

 

Merci de relayer et mettre en page toutes ces nouvelles et la précieuse participation des enfants du KT.

Merci au confinement qui nous encourage à l'innovation et à sortir de nos habitudes... Un regret cependant : beaucoup de personnes n'ont pas internet et ne peuvent profiter de ces "petites perles paroissiales".

Pour les autres qui ne reçoivent pas ce lien, j'essaie de transmettre.

Bon dimanche en famille

Fraternellement,

Odile

 

Excellent

Bravo Nathalie, Chantal et tous ceux qui ont participé !

Merci à tous et belle semaine avec la lampe allumée !

Père Éric

 

Merci pour ce beau temps de prière de samedi soir !

Nous avons beaucoup aimé les mots des enfants et leur lampe allumée !

La participation de ces enfants, des catéchistes, de Blandine et Isabelle sont très appréciés !

Le montage était très beau également, merci au technicien !

Bonne semaine à tous

Florence

 

Bonjour,

Je voulais vous remercier pour ce temps et la qualité de la vidéo pour ce temps de prière partagée.

Nous avons prié avec vous avec un petit décalage et cela a été un bon temps en famille. Le contenu était bien adapté aux enfants qui y ont apporté une grande attention : J'ai même eu droit à des rappels de l'homélie d'Éric ce matin lors d'un jeu de société !!!

Je vous souhaite un bon dimanche et à bientôt !

François

 

Bonsoir Chantal,

A travers toi un merci pour les catéchistes qui ont préparé ce temps de prière.

Bravo pour la présentation agréable à l’écran et pour les voix multiples en écho à la phrase du jour « Gardons allumée la lumière de notre cœur »

Merci d’avoir rallumé le désir et l’attente qui sont au cœur de chaque humain et que notre espérance tienne dans la durée.

Fraternellement

Gilbert

 

Merci pour ce beau temps de prière partagé avec notre communauté paroissiale. C'est précieux en ces temps de confinement.

Et puis c'est une belle réalisation, bravo à chacun pour ses talents !

Belle semaine, à la lumière de nos lampes 🕯

Céline

 

La vidéo était super. Merci. Blandine


Bravo et merci pour le temps de prière des familles, merci aux enfants et aux adultes qui les ont accompagnés. Un vent de fraicheur et de foi qui nous entraine loin du quotidien maussade environnant. Merci aussi à notre curé pour sa participation.

Nous restons en union de prière avec vous tous.

Monique et Laurent