Il y a quelqu’un
Il est si simple cet abandon, ce consentement :
dire « oui » à ce qui est.
Il est si difficile.
Cet infime basculement intime.
C’est parfois l’épuisement qui nous fait déposer
d’un coup le fardeau de nos refus. On sait soudain qu’on ne fera plus un seul
pas avec cette colère sur le dos.
C’est parfois le désespoir qui nous donne le
courage d’enfin lâcher la corde qui nous torture au-dessus du sol. Le désespoir
qui nous accule à l’inconnu plutôt qu’à l’impasse de ce supplice.
Et, parfois, c’est l’éblouissement d’une Présence.
Il y a quelqu’un.
Il y a quelqu’un et d’un coup nous embrassons la
vie tout entière... Il y a quelqu’un et d’un coup nous voyons qu’il n’y a
aucune autre façon de l’embrasser que tout entière, qu’on s’épuisait en vain à
l’aimer par petits bouts.
De ces épousailles jaillissent des fleuves qui nous
parcourent le cœur de part en part, riant de nos frontières, balayant nos
peurs, inondant nos déserts.
Nous regardons et partout c’est de la vie.
Partout c’est l’aube.
Partout des commencements.
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