«Je suis la résurrection et la
vie. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra»
Mes chers
frères et sœurs, encore ce dimanche, nous ne pouvons vivre et recevoir
l’Eucharistie. Nous savons que depuis quelques mois, notre monde est secoué par
la pandémie de coronavirus, une maladie qui nous procure douleurs, souffrances,
angoisses, morts et épreuves de tous genres. Il est important d’être attentifs
aux cris de nos frères et sœurs. L’Évangile nous invite, en ce dimanche, à nous
laisser toucher par les cris du monde et à les présenter au Seigneur dans nos
prières. En ce cinquième dimanche de carême, nous méditons le récit de la
résurrection de Lazare, un ami de Jésus. L’évangéliste Jean qui nous raconte
cet événement, nous présente Jésus un homme sensible à l’extrême, un homme qui
pleure, un homme qui exprime toute sa douleur devant la mort d’un ami. Lazare
était bien mort. Il était au tombeau depuis quatre jours, il sentait. Jésus le
ramène à la vie. Mais cette vie ne sera que temporaire parce que Lazare mourra
de nouveau. Dès le début Jésus savait que cette mort de Lazare serait
l’occasion d’une grande révélation. Il le dit au début de l’Évangile. «Cette
maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par
elle le Fils de Dieu soit glorifié».
Quelle est
donc cette grande révélation que Jésus veut faire aux disciples, aux sœurs de
Lazare, aux proches qui assistent à cet événement et à nous aujourd’hui qui
méditons cette parole de Dieu ? Jésus nous révèle qu’il est la résurrection
et la vie. «Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra». En faisant sortir
Lazare vivant du tombeau, Jésus accomplit la prophétie d’Ézékiel que nous
lisons dans la première lecture de ce dimanche : «Vous saurez que je suis
le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon
peuple! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez». Jésus réalise ce qui
est l’œuvre propre de Dieu : donner la vie à tous ceux qui croient en lui.
La résurrection de Lazare, nous dit l’évangéliste Jean, a permis à beaucoup de
juifs de croire en Jésus. Elle a permis aussi à Marthe la sœur de Lazare de
passer du savoir à la foi. Marthe savait seulement que son frère Lazare
ressuscitera à la résurrection au dernier jour. C’est pour cette raison que
Jésus invite Marthe à croire en lui. Jésus lui dit :«Moi, je suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra».
Mes frères et
sœurs, la résurrection de Lazare nous invite nous aussi à renouveler notre foi.
Quel est l’objet de cette foi ? Jésus dans cet Évangile nous donne une
lumière, sur notre vie, sur notre mort et sur notre foi chrétienne. Tout
d’abord Jésus nous dit qu’il ne vient pas supprimer la mort. C’est peut-être
pour cela que Jésus a attendu que Lazare meurt avant de se rendre à Béthanie.
Puis, Jésus nous dit que nous aurons tous à passer par la mort. Et à la fin
Jésus nous dit qu’il a le pouvoir de nous sauver de cette mort par laquelle il
nous faut passer, et cela en nous ressuscitant. «Celui qui croit en moi, même
s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais». En un
mot Jésus nous dit que nous tous en tant qu’humains, y compris Jésus, nous
devons passer par la mort, mais grâce à Jésus, nous ne serons pas abandonnés à
tout jamais dans la mort, nous ressusciterons. «Crois-tu cela ?» dit Jésus
à Marthe. Voilà l’objet de notre foi. Frères et sœurs, la question de Jésus à
Marthe s’adresse aujourd’hui à chacun d’entre nous. Croyons-nous que Jésus est
la résurrection et qu’à notre mort nous vivrons avec lui ?
Notre foi est
avant tout une foi en la résurrection de Jésus, une résurrection à laquelle
nous sommes appelés nous aussi à participer. Saint Paul, dans sa lettre aux
Romains nous dit : «Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre
les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les
morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en
vous». La promesse du Seigneur n’est pas de nous éviter la mort, mais c’est de
nous faire vivre par delà la mort, de la vie éternelle dont nous parle
l’Évangile. En ce jour, frères et sœurs, nous faisons nôtre la profession de
foi de Marthe : «Je crois, Seigneur, tu es le Fils de Dieu qui vient
sauver le monde». Amen.
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