MÉDITATION DE LA PAROLE DE DIEU
Jésus est la lumière qui nous arrache à
l’emprise des ténèbres.
Chers frères et sœurs, nous sommes en train de vivre un moment
d’épreuve. Nous ne savons pas combien de temps la situation actuelle va durer,
ni surtout comment les choses vont évoluer dans les prochaines semaines. Mais
la vie chrétienne est une vie de foi qui, sans cesse, a besoin d’être
fortifiée, encouragée. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est presque vital pour
nous de nous communiquer, de recevoir les nouvelles des frères et sœurs, de
prier et de partager une parole qui éclaire nos vies. J’ai pensé méditer avec
vous l’évangile de ce 4ème dimanche du carême. Le texte de l’évangile nous
parle de la rencontre de Jésus et de l’aveugle de naissance. Nous sommes
habitués à voir les malades venir vers Jésus pour demander la guérison ;
ici, c’est Jésus qui prend l’initiative d’aller vers l’aveugle ; c’est
lui, Jésus, qui voit la détresse de cet homme. Cet aveugle est un mendiant mais
le plus dur pour cet homme, ce n’est pas de ne pas voir, mais de sentir peser
sur lui le regard des autres : un regard malveillant, méprisant. Un regard
de condamnation qui fait de sa cécité une chose honteuse.
Son infirmité ne peut être qu’un châtiment du ciel ! Jésus
s’empresse de corriger le jugement de ses disciples :«Ni lui, ni ses
parents n’ont péché» leur dit-il. En innocentant l’aveugle, Jésus ôte le
caractère honteux de son mal ; il lui rend sa dignité et déjà il fait
jaillir en son coeur une clarté d’aurore. Bien plus, cet homme considéré tout entier
rempli de ténèbres, le voici appelé à devenir le reflet vivant de la gloire de
Dieu, le témoin de la venue de la lumière en ce monde. Quel renversement !
Jésus a été envoyé dans le monde pour y apporter la lumière. Il est la lumière
du monde, celui qui vient donner du sens à notre vie. Qui d’entre nous n’aspire
pas à la lumière ? Tous, nous voulons vivre en plénitude. «Cela dit, il
cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la
boue sur les yeux de l’aveugle». Pourquoi cette boue sur ces yeux qui ne voient
pas, comme s’il fallait commencer par les rendre obscurs ? En réalité, en
se penchant vers la terre pour y faire de la boue avec sa salive, Jésus refait
le geste des grands commencements, le geste du Créateur, tel qu’il est rapporté
dans le livre de la Genèse.
Après avoir couvert de boue les yeux de l’aveugle, comme pour le
refaçonner à l’image de Dieu, Jésus l’envoie se laver à la piscine de
Siloé : un geste qui nous rappelle le rite baptismal. Une fois qu’il a
fait cette démarche, cet homme commence à voir les personnes et le monde qui
l’entoure. Cette guérison lui ouvre aussi les yeux de la foi. Nous voyons dans
l’Évangile, le témoignage de l’homme guéri. Dans un premier temps, il parle de
« l’homme qu’on appelle Jésus » ; ensuite il voit en lui un
prophète ; puis quand il se trouve devant Jésus, il se prosterne en
disant : « Je crois, Seigneur ». Cet aveugle sans nom, c’est
chacun de nous. Nous sommes appelés à passer des ténèbres à la foi. C’est lui
Jésus, la vraie lumière qui en venant en ce monde, illumine tout homme. Vivre
le carême, c’est accueillir cette lumière qui vient de Jésus. Cette lumière
c’est celle de la foi. Elle nous aide à voir les personnes et les événements
avec le regard de Dieu. Comme l’aveugle guéri, nous deviendrons des témoins du
Christ.
Je propose, frères et sœurs, que nous prolongions cette lecture et sa
méditation au long de la semaine, non seulement en relisant ce chapitre 9 de
l’évangile selon Saint Jean, mais encore en portant dans notre coeur, dans notre
méditation et notre prière, cet ultime dialogue entre l’aveugle guéri et Jésus,
la lumière du monde. Que ce temps nous permette de recevoir pour nous-mêmes la
question que Jésus pose à cet aveugle guéri :«Crois-tu au Fils de
l’homme ?» Et la réponse du Seigneur : «Tu le vois, et c’est lui qui
te parle». Puissions-nous, inspirés par l’Esprit Saint et habités par sa force,
répondre comme l’aveugle guéri : «Je crois, Seigneur» et nous prosterner
devant lui. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire