Ce blog est né avec le premier confinement demandé dans la lutte contre le virus Covid-19. Il avait pour but d'apporter un soutien à distance, de garder des liens et de s'offrir des pistes dans notre chemin de foi et de prière. Il perdure aujourd'hui avec l'objectif de nourrir les uns et les autres avec des propositions et des réflexions sur notre foi chrétienne.
Samedi saint, aujourd’hui, grand silence sur la terre
Le temps du samedi saint, pour vide et
silencieux qu’il soit, n’est pas le moment d’un temps perdu, vain : c’est
le temps de l’espérance. Nous laissons retentir en nous l’interrogation de St
Paul « Mort, où est ta
victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon » (1 Co 15,55).Le samedi saint qui fait place au silence et
à l’attente est école du désir. Je vous propose des extraits d’une méditation
du Père Gilles Drouin, directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie à la Catho
de Paris qui fait le lien entre le silence du samedi saint et ce que nous
vivons en ce temps de confinement.
Gilbert
Aujourd’hui grand silence sur la terre.
Silence dans les rues de nos villes, silence sur les places de nos villages,
silence sous les préaux des écoles, silence dans les allées de nos cimetières…
Pour les croyants que nous essayons d’être,
le samedi saint peut être une ressource spirituelle en ces temps de silence…car
il n’est pas un entre deux, une sorte de blanc entre l’intensité dramatique du
vendredi saint et le retour de la joie dans la nuit de Pâques. Il n’est pas une
parenthèse vide… Ce qui se passe est caché mais en même temps décisif, c’est
l’œuvre souterraine, fondamentale, radicale du salut. Le seul combat qui
compte, la seule victoire qui vaille, et que le Christ remporte, tout en bas,
dans le silence.
Que se passe-t-il ? Ces jours sont des
jours de grand silence sur la terre. Il est possible que le grand et saint
samedi nous aide à les vivre comme il se doit, en profondeur, y compris dans
l’absence douloureuse du rassemblement eucharistique Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Le
samedi saint nous apprend à goûter dans le creux de son absence, à une présence
qui pour être cachée n’en est pas moins réelle et radicale, à la racine…
Découvrir que l’absence, le manque, jusqu’au
manque eucharistique, tellement étrange, tellement rude pour les catholiques
que nous sommes, peut révéler, en creux, la présence agissante de Celui qui ne
dort jamais, qui travaille sans cesse. Confiné, mais actif au plus infecté de
nos cœurs. En bas, tout en bas, au fond !
Redécouvrir que la charité, la belle et bonne
charité si chère à Péguy (qui ne pouvait pas communier) demeure toujours
accessible, jamais confinée et vivre dans l’intériorité et la charité ce long
samedi jusqu’au jour dont la venue est aussi certaine et lumineuse qu’une belle
aurore pascale. »
Méditation de Christiane
Rancé sur la Pietà de Michel-Ange
Extrait de En pleine
lumière-Carnets spirituels, p.108-112.
En rangeant des dossiers et
des livres, j’ai retrouvé l’image qui m’a sans doute le plus impressionnée ces
dernières années. Il s’agit d’un cliché de Robert Hupka, qui profita de
l’exposition à New York de la Pietà, pour photographier cette statue taillée d’un
seul bloc de marbre par Michel-Ange. C’était en 1965. Le pape Jean XXIII avait
accepté la requête de l’archevêque de New York d’envoyer la Pietà outre-Atlantique
pour la présenter aux Américains. Vingt-sept millions de visiteurs vinrent
l’admirer, émerveillés, tandis que les chants grégoriens enregistrés pour
l’occasion à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes achevaient de les tenir
silencieux, comme l’ordonnait la beauté presque inconcevable de l’œuvre.
Mais comme nous aujourd’hui
lorsque nous nous arrêtons devant la chapelle de la Crucifixion, tout de suite
à droite en entrant dans la basilique Saint-Pierre, ils ne purent admirer
d’elle que sa façade, et encore, un peu par en dessous, du fait du piédestal
qui la tenait surélevée, comme l’autel la surélève toujours aujourd’hui. Que
voyaient-ils, sans être de plain-pied avec elle, que nous admirons toujours ?
Le visage de Marie, ombragé par son voile, incliné par une douleur muette. Sur
ses genoux, le corps de son fils repose, inerte, qu’elle retient d’une seule
main. Elle le retient mais elle ne le touche pas. Entre sa main droite, passée
sous l’aisselle de Jésus, et la peau de Jésus, un linge plié - peut-être, déjà,
son linceul. Et sa main gauche n’ose pas se poser sur ce corps qui ne lui a
jamais appartenu, ou si peu, ni même prendre la main de Jésus, si proche de la
sienne. Cette main, la mort l’a rendue semblable à celle d’Adam avant que Dieu
lui insuffle la vie, et que Michel-Ange peignit bien plus tard, sur les voûtes
de la chapelle Sixtine. Au contraire de celle de Dieu sur cette même fresque,
celle de Marie est en retrait, la paume ouverte au ciel, lourde de son
impuissance à redonner la vie. Et comme il est étrange que Marie ait l’âge
qu’elle avait lorsque l’ange Gabriel est venu lui annoncer qu’elle enfanterait
le fils de Dieu ! L’artiste voulait-il nous dire que la vie de Marie avait été
fixée à jamais par cette visitation ? Quelle aurait à en témoigner avec toutes
ses heures, et qu’elle en témoigne encore à cet instant crucial, au pied de la
croix, en retenant encore un peu de ce corps qu’a choisi Dieu pour sa propre
épiphanie – Marie devenue alors, sous les outils de Michel-Ange, l’Alpha et
l’Oméga de l’Incarnation ?
Mais n’est-ce pas le sens
même de cette œuvre que de dire ce qu’elle est, dans son essence même – une
pietà ? La pietà dont l’origine latine signifie « loyauté absolue à un amour
profond que ni la vie ni la mort ne peuvent détruire », et le sens classique «
soumission totale de l’âme à la volonté divine ».
Que voit-on d’autre de cette
œuvre, lorsqu’on se tient debout devant l’autel ? Le corps presque nu de Jésus
dont on sent l’abandon à la mort et son poids dans son bras droit qui pend. On
voit ses longues cuisses, le dessin des mollets, les veines encore gonflées par
la souffrance, et les pieds qui ne touchent presque plus terre. Ce qu’on voit
encore, c’est l’épaule du Christ, rehaussée par le bras de Marie. Puis il y a
la gorge de Jésus et, qu’on devine plus qu’on ne la regarde, renversée en
arrière et sans vie, la tête du Christ. Du visage, des traits de Jésus, on
n’aperçoit rien. A peine entrevoit-on l’angle de la mâchoire et le menton.
Et puis, en 1965, Robert
Hupka fut autorisé, pendant qu’on l’exposait à New York, à photographier la
Pietà depuis tous les angles possibles. Ainsi, il a pu saisir dans son objectif
ce qu’on ne peut jamais admirer d’elle, et ce que Michel-Ange savait qu’aucun
des admirateurs de son œuvre ne verrait jamais, sauf à voleter comme un ange
autour de sa statue : le visage de Jésus. Le visage de Jésus, offert au ciel,
sculpté pour la seule vue de Dieu par un artiste de vingt-trois ans, dans un
don total à son sujet, tel que le commandait Jan Van Ruysbroeck : « Maintenant,
comprenez ; la progression est telle : en notre allée vers Dieu, nous devons
porter notre être et toutes nos œuvres devant nous, comme une éternelle
offrande à Dieu ».
Ce visage est le mystère
même de la divine beauté, cette incompréhensible splendeur qui nous enveloppe
et nous pénètre, de la même manière que l’air est pénétré par la clarté du
soleil. Les yeux mi-clos de Jésus, ses lèvres entrouvertes par son dernier
souffle, la douceur que le consentement à sa propre mort a posée sur ses
traits, toute cette perfection, ce prodige d’un marbre incarné, toute cette foi
clamée dans le sublime de ce visage, pour que nul, sauf Dieu, ne le contemple…
Jamais je n’ai ressenti plus fortement dans une oeuvre d’art ce qu’elle doit
être : un acte de foi plus fort, plus impérieux et plus bouleversant que tout
autre langage, que toute autre vision. La vision même de cette heure d’une paix
entière, celle de l’achèvement et de l’œuvre, et du Christ, mort sur la croix,
pour que tout soit accompli.
Vous,
comme moi, nous avons dû apprendre les gestes « barrière », et nous
sommes confinés : nous devons rester chez nous ! Et ce n’est pas toujours
drôle.
Vivre
à la maison, avec les parents, c’est plutôt bon…mais j’imagine que de temps en
temps le sport, l’école, les copains, les grands-parents, doivent vous manquer.
Et
puis l’école à la maison ce n’est pas forcément facile.
A
la fin de cette semaine les chrétiens vont célébrer Pâques. C’est la plus
grande fête des chrétiens et je tiens à vous souhaiter, à chacun, une bonne
fête !
En
ce moment on parle beaucoup de mort à la télévision et certains pourraient
s’inquiéter.
Nous
savons tous qu’il faut être prudents mais avec Jésus, n’ayons pas peur :
la fête de Pâques est la fête de Celui qui était mort et que nous croyons
vivant : Jésus-Christ. Il nous dit que Dieu est plus fort que tout ce qui
provoque le malheur.
Pour
nous jamais le mal ne gagnera sur ce qui procure le bonheur…
Si
nous croyons cela, il est aussi normal de croire que cela sert à quelque chose
de rendre les gens heureux …vos parents, vos grands-parents, vos amis ou les
personnes âgées, en leur écrivant, en faisant un dessin, en téléphonant, en
prenant le temps de se partager les bonnes nouvelles de la vie de tous les
jours. Nous ne pouvons plus nous voir comme d’habitude mais nous restons en
lien, en communion. Et puis cela fait du bien aussi que d’autres pensent à
nous.
Je
pense spécialement à vous qui d’habitude êtes fidèles au caté, ou qui vous vous
préparez au baptême et à la première communion…certains d’entre vous doivent
avoir du mal à continuer, à prier. Je prie pour vous. Courage.
Frères et sœurs,
en ce premier jour du Triduum Pascal, nous n’aurons pas l’occasion de célébrer
ensemble la sainte messe à cause de la pandémie du coronavirus qui nous oblige
à observer une distance de sécurité. Cette situation nous fait expérimenter une
nouvelle manière de vivre notre foi dans le monde. En ce Jeudi Saint, je désire
être proche de vous tous dans mes pensées et mes prières et je vous invite à
méditer avec moi la parole de Dieu que l’Église nous propose aujourd’hui pour
la célébration de la cène du Seigneur.
Mes chers
amis, l’épître de Saint Paul aux Corinthiens et le passage d’Évangile de Saint
Jean que nous lisons ce soir, nous relatent les gestes et les paroles de Jésus
lors du dernier repas qu’il prit avec ses apôtres. C’est un moment
particulièrement important car Jésus sait que «l’heure est venue pour lui de
passer de ce monde à son Père». Il sait que ce sont les derniers moments qu’il
passe avec ses apôtres avant d’être arrêté et condamné à mort. Lorsque une
personne sait qu’elle va mourir, c’est le moment où elle laisse à ses proches
ses dernières volontés mais souvent aussi un testament spirituel. C’est un
moment où on ne multiplie pas les discours, on dit l’essentiel, ce qui est
vraiment vital pour ceux qui restent. C’est ce que fait Jésus durant ce dernier
repas qu’il prend avec ses apôtres, ceux qu’il a choisis et qui l’ont suivi
pendant trois ans, qui ont écouté ses enseignements et qui ont été témoins des
signes qu’il a posés en annonçant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Ce
soir-là, son testament spirituel se traduit par deux paroles accompagnées de
gestes particulièrement forts qui nous sont relatés, d’une part par Saint Paul
dans sa première lettre aux Corinthiens avec ce qu’on appelle la sainte cène;
et d’autre part, avec le lavement des pieds dans l’Évangile selon Saint Jean.
Le premier
signe est donc cette parole étonnante du Christ qui partage le pain et le vin
avec ses disciples. Cet extrait de la première lettre de Saint Paul aux
Corinthiens est le texte le plus ancien que nous ayons de l’institution de l’Eucharistie
puisque il précède la rédaction des Évangiles. Saint Paul nous rappelle dans
quelles conditions doit être célébré le repas Pascal des chrétiens. Son message
a été écrit pour des chrétiens qui étaient divisés par des jalousies et des
mesquineries. Avant de célébrer l’Eucharistie, il faut en sortir car ces
disputes sont en contradiction avec la messe. Sans la charité, la communion
n’est qu’une hypocrisie. Comprenons bien : chaque fois que nous mangeons
ce pain et que nous buvons à cette coupe, nous proclamons la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne. C’est à dire qu’à chaque Eucharistie, le Christ se
donne à nous. Il nous manifeste son amour et sa miséricorde. Il nous aime
“jusqu’au bout”. Cet amour que nous recevons du Christ doit aussi nous unir les
uns aux autres. Le Seigneur ne nous abandonne pas, même dans cette période
difficile où notre communauté observe « un jeûne eucharistique » et
vit sans célébration liturgique.
Le deuxième
signe que Jésus nous donne est le lavement des pieds relaté par Saint Jean dans
l’Évangile. Le lavement des pieds était un geste d’hospitalité qui se
pratiquait d’une manière habituelle dans le monde du Moyen Orient. Ce service
était normalement accompli par un esclave. Ici, c’est, Jésus, celui qu’on
appelle «Maître et Seigneur» qui se met à genoux devant ses disciples pour leur
laver les pieds. Les disciples n’ont certainement pas compris sur le coup. Ce
que Jésus nous demande, et que Pierre a eu du mal à accepter, c’est de nous
laisser aimer par lui. Jésus se donne jusqu’au bout à ses disciples par amour.
Il lave les pieds de Judas qui va le trahir, il lave les pieds de Pierre qui va
le renier, il lave les pieds des disciples qui vont l’abandonner devant
l’épreuve et à l’approche de la mort. Quand Jésus eut fini de laver les pieds
de ses disciples, il leur dit: « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous
ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux
autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous
aussi, comme j’ai fait pour vous ». Autrement dit vous avez à être les
serviteurs les uns des autres. Vous devez vous mettre au service les uns des
autres et non pas rechercher les premières places ou les honneurs. Cette
dimension du service, de l’attention aux autres, est au cœur de la vie
chrétienne.
On ne peut
pas être chrétien sans suivre le Christ sur ce chemin du service des autres et
du don de soi. Un chemin qui se manifeste très concrètement dans les
engagements que nous prenons pour la vie et dans les relations quotidiennes que
nous entretenons avec les autres. Nous avons de nombreux exemples de chrétiens
et chrétiennes qui se dévouent sans bruit au service des malades, des pauvres,
des exclus, des plus faibles et des plus démunis. Que le Seigneur nous aide à
suivre son exemple, à nous engager derrière lui et à faire de nous des
serviteurs les uns des autres, pour la gloire de son nom. Amen.
Des Nouvelles
de la Paroisse Saint Maurice Saint Roch
n°40
8 avril 2020
Des Nouvelles
de la Paroisse Saint Maurice Saint Roch
n°40
8 avril 2020
Bonjour à
tous,
Nous y voilà dans cette semaine qui
nous amène à Pâques, cœur de notre foi chrétienne.
Confinés dans nos maisons mais en
lien avec tous les chrétiens du monde entier, nous sommes invités à vivre ces
moments pour faire mémoire des derniers jours de Jésus et fêter la victoire de
la vie sur la mort !
Le Père Constant Kinanga et l’Équipe
d’Animation Paroissiale (EAP) nous proposent des méditations, chaque jour, pour
vivre la Semaine Sainte et le Jour de Pâques. Retrouvez-les sur le site et sur le blog de la
paroisse.
Pour la Veillée Pascale, ils vous
proposent avec la complicité de paroissiens de nous rejoindre en direct à 20h15
sur la nouvelle chaîne Youtube de la paroisse. Ceci pour vivre un petit temps de
veillée paroissiale avant la grande veillée avec le diocèse à 21h.
Pour le jour de Pâques, vous êtes
invités
à participer à l’opération Alléluia !
Chacun peut réaliser sur morceau de
tissu ou un grand papier blanc, une banderole avec le mot Alléluia ! et un soleil, un cierge Pascal, un
tombeau ouvert,…l’accrocher, dimanche à sa fenêtre, son balcon… et en envoyer
une photo au secrétariat qui les mettra sur le blog pour partager.
Ce peut être le moyen de nous
rassembler et de fêter la résurrection du Christ à distance !
Vivons ensemble, loin des yeux mais
près par la prière, cette belle montée vers Pâques avec des cœurs plein
d'espérance.
Que le Seigneur vous garde et vous
protège, vous et vos familles.
N'oublions pas dans nos prières
ceux qui sont ceux seuls.
mercredi 8 avril 2020
Monique du Peloux m' envoyé cette image. Je la trouve belle et pleine d'espérance, signe des enfants du caté quelque part... et les choses sympa, ça se partage !
Bien désolée de n'avoir pas pu prendre part active à la visio-EAP de lundi lundi soir. Je ne sais pas pourquoi cela n'a pas marché, alors que j'ai eu deux réunions avec Skype les jours d'avant, sans problème. Mystères de la technique devant lesquels je sens mon incompétence.