vendredi 10 avril 2020

Père Gilbert Brun : proposition pour le Samedi Saint



Samedi saint, aujourd’hui, grand silence sur la terre

Le temps du samedi saint, pour vide et silencieux qu’il soit, n’est pas le moment d’un temps perdu, vain : c’est le temps de l’espérance. Nous laissons retentir en nous l’interrogation de St Paul « Mort, où est ta victoire ?  Où est-il, ô mort, ton aiguillon » (1 Co 15,55).  Le samedi saint qui fait place au silence et à l’attente est école du désir. Je vous propose des extraits d’une méditation du Père Gilles Drouin, directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie à la Catho de Paris qui fait le lien entre le silence du samedi saint et ce que nous vivons en ce temps de confinement.

 Gilbert


Aujourd’hui grand silence sur la terre. Silence dans les rues de nos villes, silence sur les places de nos villages, silence sous les préaux des écoles, silence dans les allées de nos cimetières…
Pour les croyants que nous essayons d’être, le samedi saint peut être une ressource spirituelle en ces temps de silence…car il n’est pas un entre deux, une sorte de blanc entre l’intensité dramatique du vendredi saint et le retour de la joie dans la nuit de Pâques. Il n’est pas une parenthèse vide… Ce qui se passe est caché mais en même temps décisif, c’est l’œuvre souterraine, fondamentale, radicale du salut. Le seul combat qui compte, la seule victoire qui vaille, et que le Christ remporte, tout en bas, dans le silence.
Que se passe-t-il ? Ces jours sont des jours de grand silence sur la terre. Il est possible que le grand et saint samedi nous aide à les vivre comme il se doit, en profondeur, y compris dans l’absence douloureuse du rassemblement eucharistique Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Le samedi saint nous apprend à goûter dans le creux de son absence, à une présence qui pour être cachée n’en est pas moins réelle et radicale, à la racine…
Découvrir que l’absence, le manque, jusqu’au manque eucharistique, tellement étrange, tellement rude pour les catholiques que nous sommes, peut révéler, en creux, la présence agissante de Celui qui ne dort jamais, qui travaille sans cesse. Confiné, mais actif au plus infecté de nos cœurs. En bas, tout en bas, au fond !
Redécouvrir que la charité, la belle et bonne charité si chère à Péguy (qui ne pouvait pas communier) demeure toujours accessible, jamais confinée et vivre dans l’intériorité et la charité ce long samedi jusqu’au jour dont la venue est aussi certaine et lumineuse qu’une belle aurore pascale. »

Sophie Fayet : proposition pour le Vendredi Saint


Méditation de Christiane Rancé sur la Pietà de Michel-Ange

Extrait de En pleine lumière-Carnets spirituels, p.108-112.

En rangeant des dossiers et des livres, j’ai retrouvé l’image qui m’a sans doute le plus impressionnée ces dernières années. Il s’agit d’un cliché de Robert Hupka, qui profita de l’exposition à New York de la Pietà, pour photographier cette statue taillée d’un seul bloc de marbre par Michel-Ange. C’était en 1965. Le pape Jean XXIII avait accepté la requête de l’archevêque de New York d’envoyer la Pietà outre-Atlantique pour la présenter aux Américains. Vingt-sept millions de visiteurs vinrent l’admirer, émerveillés, tandis que les chants grégoriens enregistrés pour l’occasion à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes achevaient de les tenir silencieux, comme l’ordonnait la beauté presque inconcevable de l’œuvre.

Mais comme nous aujourd’hui lorsque nous nous arrêtons devant la chapelle de la Crucifixion, tout de suite à droite en entrant dans la basilique Saint-Pierre, ils ne purent admirer d’elle que sa façade, et encore, un peu par en dessous, du fait du piédestal qui la tenait surélevée, comme l’autel la surélève toujours aujourd’hui. Que voyaient-ils, sans être de plain-pied avec elle, que nous admirons toujours ? Le visage de Marie, ombragé par son voile, incliné par une douleur muette. Sur ses genoux, le corps de son fils repose, inerte, qu’elle retient d’une seule main. Elle le retient mais elle ne le touche pas. Entre sa main droite, passée sous l’aisselle de Jésus, et la peau de Jésus, un linge plié - peut-être, déjà, son linceul. Et sa main gauche n’ose pas se poser sur ce corps qui ne lui a jamais appartenu, ou si peu, ni même prendre la main de Jésus, si proche de la sienne. Cette main, la mort l’a rendue semblable à celle d’Adam avant que Dieu lui insuffle la vie, et que Michel-Ange peignit bien plus tard, sur les voûtes de la chapelle Sixtine. Au contraire de celle de Dieu sur cette même fresque, celle de Marie est en retrait, la paume ouverte au ciel, lourde de son impuissance à redonner la vie. Et comme il est étrange que Marie ait l’âge qu’elle avait lorsque l’ange Gabriel est venu lui annoncer qu’elle enfanterait le fils de Dieu ! L’artiste voulait-il nous dire que la vie de Marie avait été fixée à jamais par cette visitation ? Quelle aurait à en témoigner avec toutes ses heures, et qu’elle en témoigne encore à cet instant crucial, au pied de la croix, en retenant encore un peu de ce corps qu’a choisi Dieu pour sa propre épiphanie – Marie devenue alors, sous les outils de Michel-Ange, l’Alpha et l’Oméga de l’Incarnation ?

Mais n’est-ce pas le sens même de cette œuvre que de dire ce qu’elle est, dans son essence même – une pietà ? La pietà dont l’origine latine signifie « loyauté absolue à un amour profond que ni la vie ni la mort ne peuvent détruire », et le sens classique « soumission totale de l’âme à la volonté divine ».

Que voit-on d’autre de cette œuvre, lorsqu’on se tient debout devant l’autel ? Le corps presque nu de Jésus dont on sent l’abandon à la mort et son poids dans son bras droit qui pend. On voit ses longues cuisses, le dessin des mollets, les veines encore gonflées par la souffrance, et les pieds qui ne touchent presque plus terre. Ce qu’on voit encore, c’est l’épaule du Christ, rehaussée par le bras de Marie. Puis il y a la gorge de Jésus et, qu’on devine plus qu’on ne la regarde, renversée en arrière et sans vie, la tête du Christ. Du visage, des traits de Jésus, on n’aperçoit rien. A peine entrevoit-on l’angle de la mâchoire et le menton.

Et puis, en 1965, Robert Hupka fut autorisé, pendant qu’on l’exposait à New York, à photographier la Pietà depuis tous les angles possibles. Ainsi, il a pu saisir dans son objectif ce qu’on ne peut jamais admirer d’elle, et ce que Michel-Ange savait qu’aucun des admirateurs de son œuvre ne verrait jamais, sauf à voleter comme un ange autour de sa statue : le visage de Jésus. Le visage de Jésus, offert au ciel, sculpté pour la seule vue de Dieu par un artiste de vingt-trois ans, dans un don total à son sujet, tel que le commandait Jan Van Ruysbroeck : « Maintenant, comprenez ; la progression est telle : en notre allée vers Dieu, nous devons porter notre être et toutes nos œuvres devant nous, comme une éternelle offrande à Dieu ».

Ce visage est le mystère même de la divine beauté, cette incompréhensible splendeur qui nous enveloppe et nous pénètre, de la même manière que l’air est pénétré par la clarté du soleil. Les yeux mi-clos de Jésus, ses lèvres entrouvertes par son dernier souffle, la douceur que le consentement à sa propre mort a posée sur ses traits, toute cette perfection, ce prodige d’un marbre incarné, toute cette foi clamée dans le sublime de ce visage, pour que nul, sauf Dieu, ne le contemple… Jamais je n’ai ressenti plus fortement dans une oeuvre d’art ce qu’elle doit être : un acte de foi plus fort, plus impérieux et plus bouleversant que tout autre langage, que toute autre vision. La vision même de cette heure d’une paix entière, celle de l’achèvement et de l’œuvre, et du Christ, mort sur la croix, pour que tout soit accompli.



Courrier envoyé par Mgr Dubost aux enfants et leurs familles



Aux enfants


Mes amis,
Vous êtes jeunes. Je suis vieux…
Le coronavirus a bousculé notre manière de vivre.
Vous, comme moi, nous avons dû apprendre les gestes « barrière », et nous sommes confinés : nous devons rester chez nous ! Et ce n’est pas toujours drôle.
Vivre à la maison, avec les parents, c’est plutôt bon…mais j’imagine que de temps en temps le sport, l’école, les copains, les grands-parents, doivent vous manquer.
Et puis l’école à la maison ce n’est pas forcément facile.
A la fin de cette semaine les chrétiens vont célébrer Pâques. C’est la plus grande fête des chrétiens et je tiens à vous souhaiter, à chacun, une bonne fête !
En ce moment on parle beaucoup de mort à la télévision et certains pourraient s’inquiéter.
Nous savons tous qu’il faut être prudents mais avec Jésus, n’ayons pas peur : la fête de Pâques est la fête de Celui qui était mort et que nous croyons vivant : Jésus-Christ. Il nous dit que Dieu est plus fort que tout ce qui provoque le malheur.
Pour nous jamais le mal ne gagnera sur ce qui procure le bonheur…
Si nous croyons cela, il est aussi normal de croire que cela sert à quelque chose de rendre les gens heureux …vos parents, vos grands-parents, vos amis ou les personnes âgées, en leur écrivant, en faisant un dessin, en téléphonant, en prenant le temps de se partager les bonnes nouvelles de la vie de tous les jours. Nous ne pouvons plus nous voir comme d’habitude mais nous restons en lien, en communion. Et puis cela fait du bien aussi que d’autres pensent à nous.
Je pense spécialement à vous qui d’habitude êtes fidèles au caté, ou qui vous vous préparez au baptême et à la première communion…certains d’entre vous doivent avoir du mal à continuer, à prier. Je prie pour vous. Courage.
Fêter Pâques c’est essayer de semer de la joie !
Je compte sur vous !

                                                                              


Une oeuvre éphémère sur le sable pour raconter la Semaine Sainte


incroyable !!!  à voir     Chantal


PastoJeunes14 in Instagram : 
"Notre aumônier Père François, nous propose cette narration originale de la Semaine Sainte."


jeudi 9 avril 2020

Père Constant Kinanga : méditons la Parole de ce Jeudi Saint


JEUDI SAINT SOLENNITÉ DE LA CÈNE DU SEIGNEUR


Frères et sœurs, en ce premier jour du Triduum Pascal, nous n’aurons pas l’occasion de célébrer ensemble la sainte messe à cause de la pandémie du coronavirus qui nous oblige à observer une distance de sécurité. Cette situation nous fait expérimenter une nouvelle manière de vivre notre foi dans le monde. En ce Jeudi Saint, je désire être proche de vous tous dans mes pensées et mes prières et je vous invite à méditer avec moi la parole de Dieu que l’Église nous propose aujourd’hui pour la célébration de la cène du Seigneur.

Mes chers amis, l’épître de Saint Paul aux Corinthiens et le passage d’Évangile de Saint Jean que nous lisons ce soir, nous relatent les gestes et les paroles de Jésus lors du dernier repas qu’il prit avec ses apôtres. C’est un moment particulièrement important car Jésus sait que «l’heure est venue pour lui de passer de ce monde à son Père». Il sait que ce sont les derniers moments qu’il passe avec ses apôtres avant d’être arrêté et condamné à mort. Lorsque une personne sait qu’elle va mourir, c’est le moment où elle laisse à ses proches ses dernières volontés mais souvent aussi un testament spirituel. C’est un moment où on ne multiplie pas les discours, on dit l’essentiel, ce qui est vraiment vital pour ceux qui restent. C’est ce que fait Jésus durant ce dernier repas qu’il prend avec ses apôtres, ceux qu’il a choisis et qui l’ont suivi pendant trois ans, qui ont écouté ses enseignements et qui ont été témoins des signes qu’il a posés en annonçant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Ce soir-là, son testament spirituel se traduit par deux paroles accompagnées de gestes particulièrement forts qui nous sont relatés, d’une part par Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens avec ce qu’on appelle la sainte cène; et d’autre part, avec le lavement des pieds dans l’Évangile selon Saint Jean.

Le premier signe est donc cette parole étonnante du Christ qui partage le pain et le vin avec ses disciples. Cet extrait de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens est le texte le plus ancien que nous ayons de l’institution de l’Eucharistie puisque il précède la rédaction des Évangiles. Saint Paul nous rappelle dans quelles conditions doit être célébré le repas Pascal des chrétiens. Son message a été écrit pour des chrétiens qui étaient divisés par des jalousies et des mesquineries. Avant de célébrer l’Eucharistie, il faut en sortir car ces disputes sont en contradiction avec la messe. Sans la charité, la communion n’est qu’une hypocrisie. Comprenons bien : chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons à cette coupe, nous proclamons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. C’est à dire qu’à chaque Eucharistie, le Christ se donne à nous. Il nous manifeste son amour et sa miséricorde. Il nous aime “jusqu’au bout”. Cet amour que nous recevons du Christ doit aussi nous unir les uns aux autres. Le Seigneur ne nous abandonne pas, même dans cette période difficile où notre communauté observe « un jeûne eucharistique » et vit sans célébration liturgique.

Le deuxième signe que Jésus nous donne est le lavement des pieds relaté par Saint Jean dans l’Évangile. Le lavement des pieds était un geste d’hospitalité qui se pratiquait d’une manière habituelle dans le monde du Moyen Orient. Ce service était normalement accompli par un esclave. Ici, c’est, Jésus, celui qu’on appelle «Maître et Seigneur» qui se met à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds. Les disciples n’ont certainement pas compris sur le coup. Ce que Jésus nous demande, et que Pierre a eu du mal à accepter, c’est de nous laisser aimer par lui. Jésus se donne jusqu’au bout à ses disciples par amour. Il lave les pieds de Judas qui va le trahir, il lave les pieds de Pierre qui va le renier, il lave les pieds des disciples qui vont l’abandonner devant l’épreuve et à l’approche de la mort. Quand Jésus eut fini de laver les pieds de ses disciples, il leur dit: « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ». Autrement dit vous avez à être les serviteurs les uns des autres. Vous devez vous mettre au service les uns des autres et non pas rechercher les premières places ou les honneurs. Cette dimension du service, de l’attention aux autres, est au cœur de la vie chrétienne.

On ne peut pas être chrétien sans suivre le Christ sur ce chemin du service des autres et du don de soi. Un chemin qui se manifeste très concrètement dans les engagements que nous prenons pour la vie et dans les relations quotidiennes que nous entretenons avec les autres. Nous avons de nombreux exemples de chrétiens et chrétiennes qui se dévouent sans bruit au service des malades, des pauvres, des exclus, des plus faibles et des plus démunis. Que le Seigneur nous aide à suivre son exemple, à nous engager derrière lui et à faire de nous des serviteurs les uns des autres, pour la gloire de son nom. Amen.

Newsletter n° 40 : Pâques 2020


Des Nouvelles de la Paroisse Saint Maurice Saint Roch
n°40
8 avril 2020






Des Nouvelles de la Paroisse Saint Maurice Saint Roch
n°40
8 avril 2020

Bonjour à tous,

Nous y voilà dans cette semaine qui nous amène à Pâques, cœur de notre foi chrétienne. 
Confinés dans nos maisons mais en lien avec tous les chrétiens du monde entier, nous sommes invités à vivre ces moments pour faire mémoire des derniers jours de Jésus et fêter la victoire de la vie sur la mort !

Le Père Constant Kinanga et l’Équipe d’Animation Paroissiale (EAP) nous proposent des méditations, chaque jour, pour vivre la Semaine Sainte et le Jour de Pâques. Retrouvez-les sur le site  et sur le blog de la paroisse. 

Pour la Veillée Pascale, ils vous proposent avec la complicité de paroissiens de nous rejoindre en direct à 20h15 sur la nouvelle chaîne Youtube de la paroisse. Ceci pour vivre un petit temps de veillée paroissiale avant la grande veillée avec le diocèse à 21h.

Pour le jour de Pâques, vous êtes invités 

à participer à l’opération Alléluia ! 

Chacun peut réaliser sur morceau de tissu ou un grand papier blanc, une banderole avec le mot Alléluia ! et un soleil, un cierge Pascal, un tombeau ouvert,…l’accrocher, dimanche à sa fenêtre, son balcon… et en envoyer une photo au secrétariat qui les mettra sur le blog pour partager.


Ce peut être le moyen de nous rassembler et de fêter la résurrection du Christ à distance !
  
Vivons ensemble, loin des yeux mais près par la prière, cette belle montée vers Pâques avec des cœurs plein d'espérance.
Que le Seigneur vous garde et vous protège, vous et vos familles.

N'oublions pas dans nos prières ceux qui sont ceux seuls.


mercredi 8 avril 2020

Monique du Peloux m' envoyé cette image. Je la trouve belle et pleine d'espérance, signe des enfants du caté quelque part... et les choses sympa, ça se partage !

Bien désolée de n'avoir pas pu prendre part active à la visio-EAP de lundi lundi soir. Je ne sais pas pourquoi cela n'a pas marché, alors que j'ai eu deux réunions avec Skype les jours d'avant, sans problème. Mystères de la technique devant lesquels je sens mon incompétence.

Amitié à tous !
Chantal