lundi 3 janvier 2022

Père Eric de Nattes : homélie du jour de Noël 2021

« Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. »

C’est un évangéliste qui nous le dit : Dieu, personne ne l’a jamais vu ! Il faut que nous nous en souvenions toujours. Celui qui vous parle de Dieu, par quelle autorité en parle-t-il ? Puisque comme vous, comme moi, il ne l’a jamais vu. Qui sait ce que pourrait être la vie en plénitude, la vie en Dieu ?  Dieu est la quête de l’homme. Saint Jean s’explique donc dès le début de Son Évangile. S’il nous parle de Dieu, c’est par l’autorité de Jésus. Ce qu’il a vu faire à cet homme. Ce qu’il a entendu dire à cet homme lui permet de comprendre que Dieu a visité l’humanité. Qu’à la question quasi enfantine : si Dieu était parmi nous que ferait-il, que dirait-il ? Jean peut désormais répondre : il ferait et dirait ce que dit et fait Jésus. Si la Vie pouvait prendre notre forme que serait-elle : « Jésus ». Jésus : manifestation de la Vie elle-même pour les humains que nous sommes. Jean rend témoignage pour que nous ayons foi, nous aussi, et qu’ayant foi, la Vie nous soit donnée.

Permets Seigneur Dieu, que je ne parle jamais de Toi autrement que par l’Évangile, que par l’autorité de Jésus.

 

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. »

Le mouvement de la Vie, de Dieu lui-même est ce que l’homme ne fait pas d’instinct, et peut-être ne sait pas faire. L’éternel, l’infini, le non mesurable (la Vie en soi, la Vie elle-même) nous ne savons comment dire, se laisse circonscrire dans le petit, dans une forme passagère, dans le tout-petit : cet enfant-là, cet homme-là, à ce moment-là de l’histoire, dans ce lieu-là de l’univers.

Je te loue, je chante ta louange Seigneur, Toi le Dieu qui ne t’est pas laissé enfermer dans le plus grand, mais qui t’est laissé contenir par le plus petit, car tu es amour.

Beaucoup rêvent d’accomplir de grandes choses mais avec un cœur si racorni, un esprit si étroit, qu’ils deviennent si vite ridicules parce qu’ils se donnent en spectacle.

Et il y a ceux, tous ceux, la multitude de ceux qui font les petites choses avec un cœur immense, contenant tout l’amour qui est en eux. Ils ont compris que la vie est faite pour se donner. Ceux-là sont témoins de Dieu. Ils sont témoins de la Lumière comme le dit St Jean.

Merci Seigneur de me détourner d’être un « songe creux ». De ceux qui se donnent des allures de profondeur pour chercher Dieu toujours ailleurs, toujours dans le plus grand. Mets en moi la joie de te découvrir dans la vie elle-même.

 

« Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. »

Frères et sœurs beaucoup d’entre vous ont préparé au mieux les festivités pour que les convives soient heureux autour de la table. Et c’est bien, c’est bon. Dieu nous convie maintenant au signe si humble de sa table : ce pain et ce vin partagés pour dire que nous sommes de sa famille. De la famille de Dieu. Ses enfants chéris.

Vous savez bien que les mets les plus délicieux et les demeures les plus fastueuses ne remplaceront jamais un invisible, une lumière précisément qui est communion entre les convives. Le festin de la table ne sera rien s’il n’est pas le festin de la vie, si nos cœurs ne sont offerts et nos vies données comme un bon pain. Si nous n’offrons notre présence à l’autre. Soyez joyeux d’être aujourd’hui les bergers de la vie qui nous est confiée.

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